
D’abondants commentaires ont accompagné les photos d’Emmanuel Macron au G7 d’Hiroshima. Sa cravate sombre et son costume noir qui ne se porteraient qu’en cas de deuil au Japon. Sa main dans la poche quand ses homologues (Justin Trudeau excepté) effectuaient de bonne grâce le « coucou » demandé par le photographe… Un autre élément mérite d’être relevé : dans les sommets internationaux, le président français est aujourd’hui souvent l’hôte à la place d’honneur. Ce qui lui a valu, à Hiroshima, d’être à la droite du premier ministre japonais, Fumio Kishida. Un « rang » déterminé par un critère simple, établi de longue date aux Nations Unies : il est le plus ancien dans la fonction. Dans ce classement protocolaire viennent d’abord les chefs d’Etat (Joe Biden et Emmanuel Macron, à Hiroshima) puis les chefs de gouvernement.
Au couronnement de Charles III, le président français était « relativement bien placé », jauge un spécialiste du Quai d’Orsay. Mais, cérémonie monarchique et présence de nombreux « royals » oblige, les Britanniques avaient privilégié les souverains, comme les « cousins » scandinaves des Windsor.
En France aussi, le protocole républicain peut subir quelques entorses. Ainsi, à la COP 21, où quelque 150 chefs d’Etat ou de gouvernement étaient présents, panacha-t-on les origines et les « grades ». Et il en sera sans doute de même, l’an prochain, pour la cérémonie d’ouverture des JO ou la commémoration du 80e anniversaire du débarquement en Normandie.
A la fin de sa présidence, Jacques Chirac figurait aussi parmi les plus anciens dans les sommets internationaux, George W Bush, entré en fonction en 2001, faisant office de benjamin par rapport à son aîné français, installé à l’Elysée depuis 1995.
A Hiroshima, les mini impairs d’Emmanuel Macron auront toujours pu être mis sur le compte de l’absence d’un chef du protocole. Début mai, le nouveau titulaire est resté trois jours en poste. Un vieux dossier de fêtes dans son riad de Marrakech, où il était consul général, avait échappé au Quai d’Orsay et à l’Elysée mais a refait surface dans Le Canard Enchaîné.