
Varvara Gracheva, 22 ans, est russe depuis sa naissance. Installée en France depuis 2016 elle a demandé à être naturalisée et pourrait donc bientôt devenir Française. Une situation qui pose question en pleine guerre en Ukraine.
La joueuse de tennis russe Varvara Gracheva pourrait bientôt obtenir la naturalisation française. Installée à Mandelieu dans les Alpes-Maritimes depuis l’âge de 16 ans, son dossier est en cours d’étude par l’administration de notre pays. Son passé en France lui permet de remplir le critère des cinq ans de résidence. Elle a en plus passé avec succès le test de français fin 2022.
Au bout de quelques années passées à s’entraîner à l’Élite Tennis Center de Cannes, la Russe de 22 ans, actuellement 41e au classement mondial WTA, a commencé à se dire : « C’est ma base ici, je veux y faire ma vie », raconte L’Équipe. Dans le même temps, sa mère a acheté un appartement sur place. « C’est comme ça que j’ai décidé de rester à plein temps dans cet endroit. Alors pourquoi ne pas prendre la nationalité (…) La nourriture, wouah, c’est dans mon cœur. Mais sans rire, j’aime presque tout ici », rapporte nos confrères.
Sa famille vit au sud de Moscou
Concernant la guerre en Ukraine, survenue après sa demande de naturalisation, Varvara Gracheva ne souhaite pas s’exprimer publiquement sur la question. Trop peur probablement des représailles pour ses proches qui vivent dans une ville au sud de Moscou.
« Cette situation peut donner une mauvaise impression de moi. Parce que je veux changer, parce que c’est la guerre… Mais non ! On a pris cette décision avant et la naturalisation c’est une question de temps. Honnêtement je me sens un peu mal à l’aise. Après, c’est mon travail, ma vie, ma qualité de vie, mon futur… Donc oui honnêtement je dois penser à ça aussi, c’est important », explique Varvara Gracheva à BFMTV.
Poignée de main refusée sur les courts
Sur les courts de tennis, elle en paye parfois le prix. L’Ukrainienne Elina Svitolina ne lui a pas serré la main comme le veut l’esprit sportif à l’issue de leur match, jeudi 25 mai, au tournoi de Strasbourg où l’Ukrainienne a battu la Russe.
Une scène qui se répète sur presque tous les tournois comme dimanche 28 mai à Roland-Garros où la tenniswoman bélarusse Aryna Sabalenka s’est vue refuser une poignée de main par l’Ukrainienne Marta Kostyuk entraînant les sifflets du public parisien.
« J’ai entamé les procédures bien avant que la guerre n’arrive »
Dans son pays d’origine, peu de réactions ont eu lieu suite à la décision de la native de Moscou : « J’ai entamé les procédures bien avant que la guerre n’arrive (…) Un ami russe m’a envoyé un article avec un commentaire de Shamil Tarpischev, le président de la fédération russe de tennis. Je l’ai lu et je me suis dit : Ok, personne ne me regrette, personne ne s’en attriste ou a l’air contrarié« , nous apprend L’Équipe.
Depuis qu’elle est installée en France, elle a appris à aimer la culture et la gastronomie tricolores. Son coach l’a initiée aux vins de Bordeaux, au fromage truffé ou à Noir Désir, explique le JDD. Et La Marseillaise ? « Je l’ai juste écoutée une ou deux fois, mais je l’apprendrai quand ce sera nécessaire », précise-t-elle à nos confrères.
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