
Quasiment deux ans après son entrée au capital de BT, Patrick Drahi y augmente sa participation. Altice UK, une société qu’il a créée et qu’il détient à 100%, annonce « porter son actionnariat (…) à environ 24,5% du capital » de BT, selon un communiqué, contre 18% jusqu’à présent.
Le document précise par ailleurs qu’ « Altice UK a réaffirmé sa position au conseil d’administration de BT selon laquelle il n’a pas l’intention de faire une offre » pour le groupe. Excepté dans certains cas précis, comme par exemple « avec l’accord ou la recommandation du CA (conseil d’administration, ndlr) de BT » ou en cas d’offre d’un tiers sur le groupe de télécommunications, poursuit le communiqué. Consécutivement à cette annonce, l’action de BT perdait 0,41% à 147,25 pence à la Bourse de Londres peu après 08h30 GMT.
Période compliquée pour BT
Pour rappel, la montée au capital de BT de Patrick Drahi, devenu son premier actionnaire en juin 2021 avec 12,1% du capital avant d’augmenter peu après sa participation à 18%, avait inquiété la classe politique outre-Manche, sur fond de spéculations sur une possible OPA. Londres avait indiqué l’an dernier étudier l’impact pour la sécurité nationale de cette prise de participation dans l’opérateur. Le gouvernement britannique avait finalement décidé de ne pas s’y opposer.
BT a vu son chiffre d’affaires diminuer de 1% à 20,7 milliards de livres (23,77 milliards d’euros) pour son exercice achevé fin mars, malgré une hausse de 4% pour sa filiale Openreach, chargée de déployer la fibre au Royaume-Uni. Son bénéfice net a fortement augmenté de 50%, grâce à un crédit d’impôt exceptionnel lié en partie à la cession de BT Sports, dans le cadre d’une coentreprise avec Warner Bros Discovery. Son bénéfice avant impôts a lui diminué de 12% à 1,7 milliard de livres (1,95 milliard d’euros).
Jusqu’à 55.000 emplois supprimés
BT a précisé la semaine dernière que son plan de réduction de coûts, en œuvre depuis avril 2020, est en bonne voie « avec des économies brutes de 2,1 milliards de livres » (2,41 milliards d’euros). Il doit lui permettre de s’approcher de son objectif de 3 milliards de livres. Des économies qui vont s’accompagner de nombreuses suppressions de postes. BT va en effet supprimer jusqu’à 55.000 emplois d’ici 2030. Ce qui représente jusqu’à 42% des 130.000 personnes employées par le groupe, directement ou à travers des intermédiaires. L’opérateur veut s’appuyer sur « une main-d’œuvre beaucoup plus restreinte ».
BT n’est pas le seul opérateur à juger nécessaire de réduire ses coûts en coupant dans les effectifs. La semaine dernière également, Vodafone, un autre groupe britannique a annoncé une mesure similaire. Il envisage de supprimer 11.000 emplois sur trois ans dans le cadre d’un plan de restructuration dans le but de « retrouver [sa] compétitivité ».
(Avec AFP)