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Valérie Pécresse accusée de vouloir « bâillonner » l’opposition de gauche au conseil régional d’Ile-de-France

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, lors des rencontres économiques d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) au parc Jourdan, le 9 juillet 2022.

Rarement une séance du conseil régional d’Ile-de-France aura autant attiré l’attention. Mercredi 31 mai, la première région de France, composée de 209 conseillers et présidée par l’élue Les Républicains (LR), Valérie Pécresse, devrait adopter une modification de son règlement intérieur tout sauf anodine. Celle-ci vise à relever de sept à dix le seuil nécessaire pour constituer un groupe politique au sein de l’assemblée régionale. En cas d’adoption, deux groupes d’opposition de gauche – celui de La France insoumise (LFI), composé de huit élus, et celui de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne, de sept élus – seraient donc automatiquement dissous.

Depuis l’officialisation, le 9 mai, de cette proposition de la majorité régionale qui a toutes les chances d’être votée, les deux groupes menacés diffusent des communiqués en série pour dénoncer « une méthode lâche et violente à l’encontre de l’opposition de gauche, démocratiquement élue ». Une décision perçue comme une tentative d’empêcher ces élus de mettre à jour « les mauvais coups » de la majorité de droite « contre les services publics ». « C’est du jamais vu dans l’histoire des collectivités. Un coup de force antidémocratique démocratique inédit », s’insurge Céline Malaisé, présidente du groupe communiste, en y voyant une sorte de coup d’État régional qui vise à « nous bâillonner, nous décapiter ». « Cette suppression entraînerait notamment la disparition de tout temps de parole en séance pour les élus issus de ces deux groupes, mais aussi le licenciement des collaborateurs et collaboratrices à leur service. Ce n’est pas acceptable. »

A droite, on demeure impassible, on assume et on signe. « Il y a une tentative de LFI et d’autres de mettre le bazar et d’importer les méthodes de l’Assemblée nationale au conseil régional dont les débats ont, jusqu’ici, à quelques exceptions près, toujours été sereins, rétorque le maire de droite de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) Vincent Jeanbrun, président du groupe majoritaire. On subit des violences verbales incessantes, il y a des rappels au règlement permanent. Il n’y a plus de respect, mais une surenchère à la radicalité entre plusieurs groupes de gauche grisés par ce qu’ils ont vu à l’Assemblée. »

Plus fondamentalement, la majorité en sièges constate qu’elle est minoritaire en temps de parole : « A cause de l’émiettement des groupes, l’opposition truste 75 % du temps de parole, c’est ubuesque, poursuit M. Jeanbrun. On veut mettre le holà car on veut défendre la démocratie, justement en permettant que les débats se déroulent dans les meilleures conditions. » Tout en proposant des compensations comme la réduction de leur propre temps de parole pour écourter les séances.

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