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A Paris, des milliers de manifestants défilent en mémoire de Clément Méric, dix ans après sa mort

Portrait de Clément Méric, sur un drapeau, lors d’une manifestation, à Paris, le 4 juin 2023. Dix ans après la mort du militant antifasciste Clément Méric en 2013 à la suite d’une agression de skinheads.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche 4 juin à Paris pour rendre hommage au jeune étudiant et militant antifasciste Clément Méric, a relaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Le militant est mort, il y a dix ans, sous les coups de skinheads d’ultradroite.

Cette mobilisation est le point culminant d’une série de mobilisations organisées ce week-end par des organisations antifascistes et les proches du jeune homme, dans un contexte de regain des activités des mouvances d’ultradroite.

Aux cris de « Clément, Clément, antifa » ou « Siamo tutti antifascisti », le cortège – 5 000 personnes selon les organisateurs – s’est élancé vers midi de la station de métro Barbès-Rochechouart vers la place de la République, derrière une banderole recouverte des mots de Louis Aragon « la mort n’éblouit pas les yeux des partisans ».

Banderole citant les mots d’Aragon « La mort n’éblouit pas les yeux des partisans » lors d’une manifestation organisée en mémoire de Clément Méric, à Paris, le 4 juin 2023.

Sous les drapeaux, des militants d’Action antifasciste Paris-banlieue (AFAPB), entièrement vêtus de noir et le visage masqué, et d’autres venus de Toulouse, de Caen ou d’Irlande, du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne ou de Grèce. « On n’oublie pas que le fascisme tue, que l’extrême droite n’est pas anodine et que leurs idées comme leurs propos sont un danger pour notre corps social », a déclaré au milieu de la foule Aude, la petite amie de l’époque de Clément.

« Une banalisation de l’extrême droite »

« L’ultradroite est la partie visible d’une banalisation de l’extrême droite (…) qui se traduit par des agressions de rue de manifestants et même de maires », a jugé Mathieu, un cheminot de 43 ans, membre du syndicat Sud-Rail, qui a préféré taire son patronyme.

Le mois dernier, la démission du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique), Yannick Morez, a créé un électrochoc dans le pays. L’élu d’abord mis en cause par un collectif d’habitants hostiles au transfert d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile auquel se sont joints des groupuscules d’extrême droite a ensuite été menacé et sa maison incendiée.

« Les nervis fascistes sortent de nouveau de partout pour pratiquer leurs ratonnades », a renchéri anonymement Mireille, 57 ans, une habituée des manifestations antifa. « Ce qui est important, c’est de faire une démonstration de force. On veut occuper la rue, se réunir avec tous les camarades venus de l’étranger et permettre la visibilité de nos combats », a commenté Nargesse Bibimoune, une membre du groupe Action antifasciste Paris-banlieue.

« L’idée est de faire concordance avec d’autres luttes, pour la Palestine, contre les violences policières », a-t-elle ajouté. Dix ans après sa mort, le souvenir de Clément Méric reste omniprésent dans les mobilisations de la gauche radicale.

Ces dernières années, des groupes d’ultradroite – 1 500 militants dans toute la France selon les autorités – se sont signalés par des actions violentes ou des projets d’attentats. Bien qu’interdits de manifester ou dissous, ils restent actifs et difficiles à contrôler.

Le Monde avec AFP

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