Un nouveau drame après un refus d’obtempérer et une pluie de condamnations. Un automobiliste de 17 ans a été tué mardi matin à Nanterre par un policier qui a tiré avec son arme, le mineur refusant de s’arrêter. Rapidement, ce fait divers a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique.
Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés de source policière, le conducteur du véhicule, une Mercedes AMG qui avait été louée, avait commis plusieurs infractions au code de la route. À la vue de motards de police, il s’est d’abord arrêté, avant d’accélérer. Un fonctionnaire lui a alors tiré dessus au niveau du thorax. « Son décès a été constaté à 9h15 suite à au moins une blessure par arme à feu », a précisé le parquet de Nanterre.
« Le ministre Darmanin ment »
« Les policiers sont en ce moment auditionnés », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors des questions des députés au gouvernement, en milieu d’après-midi. « L’IGPN a été saisie pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame », a précisé sur Twitter le ministre.
Quelques heures après l’accident, de nombreux dirigeants ont fustigé la politique menée par le ministre de l’Intérieur. « Décès suite à un refus d’obtempérer : 2002 à 2017 : 17. 2017 à 2022 : 30. Les tirs contre les véhicules en mouvement ont aussi augmenté depuis 2017. Le ministre Darmanin ment », a relevé le député des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard sur Twitter.
Toujours sur le réseau social, Sandrine Rousseau a estimé qu' »un refus d’obtempérer ne peut pas être une condamnation à mort. Pour personne. Jamais ». « Un refus d’obtempérer ne devrait jamais mériter la peine de mort ! », a aussi assuré Manon Aubry, eurodéputée LFI-NUPES.
Images horribles d'un jeune de 17 ans abattu à bout portant à #Nanterre par un policier ce matin.
Un refus d'obtempérer ne devrait jamais mériter la peine de mort ! pic.twitter.com/ORI5c2tBz9
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) June 27, 2023
« La police tue (c’est certifié). Des policiers tirent et tuent : un jeune il y a quelques jours à Angoulême, un jeune ce jour à Nanterre. Et d’autres encore. Par ses discours, Darmanin tue aussi. Il faut stopper cet engrenage de violence, de répression, d’autoritarisme, d’impunité », a estimé pour sa part Philippe Poutou.