
Alexandre Ruiz va quitter le MHR pour prendre un poste de manager chez Soyaux-Angoulême à compter de la saison prochaine, comme l’officialise un communiqué du club ce mercredi 7 juin.
Comment l’opportunité Soyaux-Angoûlême s’est présentée ?
C’est à la suite des vacances d’hiver. Antoine Roger, le directeur général du club, qui m’a contacté pour savoir quelle était ma situation au MHR. Il me restait deux ans à Montpellier et je n’avais aucune clause de départ. Alors, on a échangé sur du rugby, sur le jeu que pratiquant Angoulême.
Et donc ?
On est resté en contact. Trois semaines après, il m’a rappelé pour savoir si l’idée d’une libération était envisageable pour prendre des responsabilités. Je lui ai répondu que j’étais compté dans le projet du MHR, qu’il n’y avait pas de possibilité d’être libéré. Au fil des discussions, j’ai fini par évoquer le sujet avec Philippe (Saint-André, directeur sportif du MHR). Il ne voulait pas me libérer parce qu’il comptait sur moi.
Qu’est-ce qui a changé la donne ?
Après insistance d’Angoulême, j’ai rencontré Mohed Altrad en entretien après Brive. Je lui explique la situation, le poste à responsabilité qui m’attend, que j’ai 36 ans et que je suis emballé par l’idée, de passer le pas. Avec beaucoup de classe, il a parfaitement compris ma demande et il a pris quelques heures pour réfléchir. Le lendemain au soir, il m’a rappelé. Il m’a dit que si c’était ma volonté et pour les services que j’ai rendus au club, il acceptait de me libérer à condition qu’il trouve un remplaçant. Finalement, il m’a signé le document. Il y a une très bonne relation et un fort respect entre Didier Pitcho (président de Soyaux-Angoulême) et Mohed Altrad. Altrad est partenaire maillot d’Angoulême. Les deux présidents sont tombés d’accord.
Un sacré défi vous attend désormais.
Je me sens capable de le relever. Avoir cette opportunité avec les années passées à Montpellier, je me sens capable d’assumer. C’est un challenge. Dans cette carrière de rugby, c’est une échéance pour moi. Ce que le club attend de moi, c’est être un bâtisseur et continuer le travail entrepris par Julien Laïrle.
Vos deux années de coach professionnel sont-elles suffisantes ?
Je ne vais pas être prétentieux et dire que j’ai toutes les armes. Mais je crois qu’un enfant avant de courir, il apprend à marcher. Ce que j’ai fait à Montpelleir. Maintenant, je veux courir tout seul. Est-ce qu’aujourd’hui je suis prêt ? Au fond de moi, je pense que oui. J’ai beaucoup discuté avec ma famille, mes parents, mon ex-femme. Ce n’est pas une décision prise du jour au lendemain. Il y a eu trois mois de réflexion. Maintenant, le rectangle vert sera la réponse.
Vous avez toujours voulu prendre un projet ?
Je n’ai jamais caché cette volonté. Si j’ai arrêté l’arbitrage à 34 ans, ce n’était pas pour un être un jour numéro un, ça, je m’en fous. Mais plutôt pour être porteur d’un projet. Je deviendrai le plus jeune manager du secteur professionnel. J’ai un parcours atypique. Je n’ai jamais été un joueur international, un joueur professionnel. J’ai été arbitre professionnel. Je sais que je vais être plus attendu que quelqu’un qui a un nom.
Puis vous avez côtoyé des Elissalde, des Saint-André…
Des Olivier Azam, des Joan Caudullo… J’ai eu la richesse d’avoir de la diversité, des philosophies différentes. Philippe a voyagé en Europe, a connu plusieurs cultures. « Z » (Olivier Azam) a une culture très britannique, Jean-Ba est très rochelais et toulousain. Ça m’a permis d’évaluer, de voir les choses à éviter ou à garder pour me construire. C’est comme dans tout, ça ne sert à rien de copier. La réussite du projet est de s’adapter aux joueurs en place, et ce n’est pas aux joueurs de s’adapter au projet. J’ai regardé presque tous les matches de leur saison pour travailler sur tout ça.