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Jeunes socialistes : la prise de guerre d’Olivier Faure

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lors de la 14ᵉ journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Paris, le 6 juin 2023.

Un héritage vieux de trente ans définitivement effacé. Le 1er janvier, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) devenait les Jeunes socialistes (JS) puis, début avril, un congrès entérinait son nouveau fonctionnement. Plus qu’un changement de nom et de charte graphique, l’organisation connaît une révolution de sa structure et de ses finances. Les anciens statuts du MJS consacraient l’autonomie du mouvement vis-à-vis du Parti socialiste (PS) comme un « principe intangible » et précisaient que les liens avec celui-ci devaient faire l’objet d’une « déclaration précise » à chaque congrès. Désormais, les JS ne sont plus une association autonome, et leur nouveau règlement indique simplement que « les “Jeunes socialistes” sont le mouvement de jeunesse du Parti socialiste ».

C’est aussi la fin de la double adhésion au PS et au MJS. Aujourd’hui, tout adhérent au PS de moins de 30 ans est considéré comme membre des Jeunes socialistes. Par le passé, les jeunes géraient leur trésorerie de manière relativement indépendante, même si la majeure partie du financement de l’organisation provenait de la subvention annuelle allouée par le PS. Désormais, tous les financements, à l’échelle locale ou nationale, sont décidés par les fédérations du PS ou son bureau national, dirigé par Olivier Faure. « L’autonomie financière n’a jamais vraiment existé », nuance Emma Rafowicz, présidente de l’organisation depuis 2022 et adjointe à la mairie du 11e arrondissement de Paris, proche du premier secrétaire du PS.

Présent à Montpellier, le 3 juin, à l’occasion du colloque de Refondations, le courant anti-Nupes du PS, l’ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon ne doit sans doute pas goûter cette autre restructuration. Et pour cause, vingt-cinq ans durant, il fut l’architecte du MJS. En 1993, en compagnie d’Olivier Faure, il obtenait auprès de Michel Rocard, alors premier secrétaire du PS, l’autonomie politique et financière du mouvement, un an après sa fondation, avant de multiplier par six le nombre d’adhérents.

« Le mouvement était décapité »

En 2017, la patiente construction de cet appareil politique, historiquement ancré à gauche de la direction du PS, portait ses fruits. La victoire du frondeur contre Manuel Valls à la primaire socialiste tient beaucoup au soutien et aux idées des jeunes militants. Après le départ d’Hamon du PS et la création de Génération. s, en 2018, de nombreux membres et responsables du MJS l’y suivront, et notamment sa présidente d’alors, Roxane Lundy.

Benoît Hamon, directeur de l’ONG Singa, lors de la réunion du mouvement Refondation, à Montpellier, le 5 juin 2023.

Pour Emma Rafowicz, c’est à ce moment-là que les jeunesses socialistes sombrent. « On a perdu 80 % de l’organisation, il restait à peine 150 personnes », se souvient celle qui a rejoint le MJS à 17 ans. « Le mouvement était décapité puis, à partir de 2019, quasiment tous les responsables nationaux ont dû démissionner pour des affaires d’agressions ou de harcèlement », notamment sexistes, raconte Nathan Abou, secrétaire national du MJS en 2019 et 2020. « On devait aussi gérer l’état catastrophique des finances après les présidences de Benjamin Lucas [actuellement député Génération. s des Yvelines] et de Roxane Lundy, qui nous ont coûté l’agrément de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques », ajoute-t-il.

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