Marche des fiertés : des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris

Paris aux couleurs de l’arc-en-ciel. Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi 24 juin à Paris à la marche des fiertés LGBT+, placée cette année sous un mot d’ordre déplorant des « violences pour tous », alors que six jeunes ont été interpellés peu auparavant pour s’en être pris à une personne rejoignant la manifestation.

La préfecture de police a compté 56 000 participants à la marche. Une foule dense avait commencé à s’assembler sur la place de la Nation dès la mi-journée, au son des percussions et entre les nombreux stands de drapeaux arc-en-ciel qui sont le signe de ralliement de la manifestation.

Cette « pride » parisienne a pris forme derrière l’unique camion présent, portant la bannière « Depuis dix ans, mariage pour tous, depuis toujours, violences pour tous ».

Élisa Koubi, co-présidente de l’Inter-LGBT, qui organisait le défilé, avait expliqué auparavant à l’AFP que « le mariage pour tous a mis fin à une inégalité mais n’a pas rendu l’ensemble des LGBT+ en France égaux et sereins ».

À la mi-journée, six jeunes hommes avaient été interpellés à Paris pour s’en être pris à une femme qui, un drapeau arc-en-ciel à la main, rejoignait la marche des fiertés, a-t-on appris de source policière. Ils l’ont bousculée et ont tenu des propos homophobes. Tous sont mineurs et l’un d’eux est connu comme appartenant à la mouvance d’ultradroite, a-t-on ajouté de même source.

Alors que plusieurs centres LGBT+ ont par ailleurs été récemment la cible de dégradations ou d’attaques, le gouvernement doit présenter prochainement un plan pour mieux lutter contre les violences anti-LGBT+.

Dégradations
Dans le public, qui comptait de très nombreux jeunes, Julie, 17 ans, justifiait sa première participation par « le besoin de soutenir la cause (…) pour le droit d’être soi-même ».

Se présentant elle aussi comme « omnisexuelle avec une préférence masculine », son amie Flavia, 17 ans, expliquait avoir été « soumise à du harcèlement au collège » par des élèves à cause d’une prétendue orientation homosexuelle.

Le défilé s’est ébranlé en début d’après-midi, dans un concert de percussions et une variété étourdissante de tenues, allant du simple slip de bain d’un membre du club de rugby LGBT-friendly « Les coqs festifs » aux costumes de carnaval de la communauté afro-caribéenne.

Conçue dans une logique d' »éco-responsabilité », la manifestation comptait un petit train électrique, et surtout une noria de vélos-cargos et autres tuk-tuks permettant de charrier banderoles et enceintes pour la musique.

Seule concession au monde d’avant, la grande scène sonorisée pour un grand concert à l’arrivée du parcours Place de la République, qui attirait déjà du monde en milieu d’après-midi, avant même l’arrivée du défilé.

D’autres marches des fiertés se tenaient également samedi, dont une à Dijon qui a réuni 2 000 à 2 500 personnes, selon le préfet de Côte d’Or, Franck Robine, qui a « dénoncé » dans un communiqué des « dégradations inacceptables » en marge de l’événement.

Au centre-ville, « des individus se sont livrés à de nombreux tags et dégradations sur les magasins et établissements bancaires et ont scandé des slogans contre la police », a-t-il relaté, et deux personnes ont été arrêtées. Le préfet « déplore que cet événement ait été ainsi utilisé et gâché par ces agissements inacceptables dans une démocratie où la liberté de manifester constitue une valeur essentielle à préserver ».

France24