Violences en France : des manifestants ont attaqué le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses

Un cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie. » Le domicile de Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, a été pris pour cible, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet, la cinquième nuit d’affilée de violences urbaines depuis la mort de Nahel, tué lors d’un contrôle de police, mardi 27 juin, à Nanterre. La maison de l’élu a été attaquée par une voiture-bélier, à laquelle les assaillants ont mis le feu.

« À 1h30 du matin, (…) des individus ont lancé une voiture-bélier sur mon domicile avant d’y mettre le feu pour incendier ma maison, dans laquelle dormaient ma femme et mes deux jeunes enfants », s’est-il ému au petit matin dans un communiqué, relayé sur Twitter. Lors de l’attaque, Vincent Jeanbrun n’était alors pas chez lui, mais encore en mairie, « comme depuis trois nuits ». L’édile suivait les évolutions des violences urbaines depuis l’hôtel de ville barricadé et protégé par des barrières et des barbelés, après de multiples incidents dirigés contre plusieurs bâtiments municipaux.

Un accélérant « découvert » sur place
« Sur place, les premières constatations nous laissent présumer que la voiture a été lancée pour brûler le pavillon », a confirmé le procureur de la République de Créteil, Stéphane Hardouin. Si le véhicule a réussi à forcer le portail d’entrée et que le feu s’est propagé à la voiture familiale, « il a été stoppé par un muret, avant d’atteindre la véranda », a-t-il indiqué, révélant par ailleurs « qu’un accélérant a été découvert dans une bouteille de Coca ».

Entendant du bruit et voyant les flammes, l’épouse du maire et ses deux enfants, âgés respectivement de 5 et 7 ans, ont pris la fuite par le jardin arrière », a expliqué le magistrat. En tentant d’échapper aux assaillants, qui les ont visés avec des mortiers d’artifice, la femme « s’est blessée au tibia », « une blessure assez sérieuse, puisqu’il serait cassé ». « Les deux enfants sont très, très choqués », a précisé à l’AFP l’entourage du maire, qui a lui-même condamné « une tentative d’assassinat d’une lâcheté inqualifiable ».

« Je ne reculerai pas », Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses

« Je n’ai pas de mots assez forts pour décrire mon émotion face à l’horreur de cette nuit », a commenté Vincent Jeanbrun. « Le seul moyen de rendre supportable ce qui est inacceptable, c’est que tout cela ne se soit pas produit pour rien ». « Ma détermination à protéger et servir la République est plus grande que jamais », a-t-il affirmé. « Je ne reculerai pas ».

Une enquête a été ouverte dimanche matin pour tentative d’assassinat par le parquet de Créteil, a appris TF1info d’une source judiciaire. « Évidemment, ces faits seront à relier aux dégradations et exactions commises (les nuit précédentes, ndlr) sur la mairie de L’Haÿ-les-Roses », a poursuivi le procureur. « En tout état de cause, compte tenu de la gravité extrême de ces faits, la qualification de tentative d’assassinat a été choisie. Tout sera mis en œuvre pour confondre les auteurs et les traduire devant la justice. »

TF1