No, the European elections are not midterms.

« Our appointment with history ». On Sunday, in Hénin-Beaumont, Marine Le Pen did not hold back regarding the European elections in June 2024. She needs to mobilize a rather abstentionist electorate. But not only that. She sees this « fundamental » election, like Jordan Bardella, as a midterm election on the road to 2027. These French midterms will not change the balance of power within Parliament, of course. But by becoming a referendum for or against the President and his policies, they will set the tone for the presidential election.

Voilà pourquoi, insensible à l’absurde polémique sur l’« arc républicain », l’ex et probable future candidate a-t-elle axé son intervention de rentrée sur l’échec du macronisme, sur les solutions qu’elle est censée incarner. Qu’importe si, en Italie, le modèle Meloni peine, face à la réalité, à imposer la rupture promise. Contre le populisme de gauche, Marine Le Pen se veut force de propositions dans l’apaisement. Contre le zemmourisme centré sur le grand remplacement, elle prône l’espoir. Avis aux oppositions, le vote utile pour sanctionner le Président, ce sera la liste RN.

Comme en 2019, le camp macroniste se dira, lui, seul capable de freiner la championne du RN dans sa progression vers l’Elysée. Ce sera : nous ou le chaos. François Bayrou a prévenu : « En 2027, c’est le centre qui gagnera ». Dans ce duel aux intérêts partagés, affrontement fabriqué aux airs d’alternative imposée, l’Europe passera une fois de plus à la trappe. Et les idées aussi. Au risque d’accentuer chez les électeurs le sentiment de mépris et de frustration. Au risque aussi de propulser la France dans une campagne électorale de trois ans dont elle n’a pas les moyens. Dès lors, cette respiration des « midterms » ajouterait à la confusion démocratique. Quel paradoxe !