
Tout doit augmenter pour que rien n’augmente. Afin de résoudre l’équation budgétaire, Bruno Le Maire se trouve réduit à adapter le fameux aphorisme du Guépard : prisonnier de sa promesse de ne pas alourdir les impôts, le ministre des Finances se voit contraint de multiplier étalements d’allègements, hausses de taxes plus ou moins cachées, invention de contributions et suppression d’exonérations…
If the flat-rate CVAE contribution will disappear next year for thousands of small businesses (19 million euros), it is to better hide the fact that its total elimination is postponed to better days (4 billion). Similarly, if in August 2023, the minister claimed to be unaware of what « superprofits » were, he is preparing one year later to tax the « surprofits » of concessionaires in the transportation sector. In this context, the traditional indexing of the income tax scale is presented as a favor, while, due to inflation, maintaining the status quo would have resulted in a deduction of over 5 billion and new taxpayers. Unimaginable, unless it reignites tax fatigue!
Voilà donc l’exécutif piégé par un paradoxe dévastateur auprès d’électeurs dont le consentement à l’impôt vacille : clamer que la fiscalité recule en France alors même que le pays affiche son taux de prélèvements obligatoires le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale (45,4 % PIB en 2022). Voilà Bercy otage de l’oxymoron maléfique qu’est cette « baisse haussière » : promettre une stabilité fiscale factice, car incompatible avec l’assainissement budgétaire programmé. Faute de pouvoir imposer plus de rigueur, Bercy se retrouve tributaire de la croissance et des taux d’intérêt, deux facteurs qu’il ne maîtrise pas. D’où cette vérité crue : pas d’illusion d’un contrôle des finances publiques sans illusion d’une maîtrise de la fiscalité.
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