En six mois à Montpellier, Billy Vunipola s’est imposé comme le patron du vestiaire montpelliérain. Son exemplarité, son leadership, son “franglais” et ses performances font l’unanimité au club.
C’est devenu une manie, un réflexe. À chaque conférence de presse, le nom de Billy Vunipola est cité alors qu’il n’est pas du tout le sujet principal. Interrogé cette semaine sur l’apport d’un Bernard Laporte au MHR, Baptiste Erdocio dévie. “C’est vrai qu’on a un groupe au top. Et je peux parler de Billy Vunipola. Quand on parle de star internationale, lui, c’est un truc de malade. Il fait l’effort de parler français, c’est un leader… C’est un mec sur lequel on s’appuie et qui est vraiment très important dans ce groupe”, glisse, gratuitement, le pilier montpelliérain.
Deux mois plus tôt, Geoffrey Doumayrou est interpellé sur la construction de leaders dans une équipe. “Leader, tu l’es ou ne l’es pas. Billy, il est arrivé, il a tout de suite montré son leadership, notamment par son exemplarité”, souffle le patron de la défense.
Encore un exemple ? Sollicité pour faire le point à mi-championnat, Bernard Laporte est questionné sur le bilan à mi-saison, la dynamique naissante. “Beaucoup de nouveaux sont arrivés cet été, qui plus est des cadres. L’un d’entre eux, Billy, est notre capitaine”, rappelle le directeur sportif.
Qu’importe le sujet, le numéro huit anglais (32 ans, 74 sélections) fait toujours l’objet d’une petite phrase, d’une anecdote, d’un compliment.
“Il coche toutes les cases”
En conférence de presse, ce jeudi, Antoine Battut a alors expliqué les raisons de son omniprésence dans les débats. “Billy est vraiment surprenant depuis qu’il est là”, raconte le boss de la touche héraultaise. “Déjà, c’est un joueur qui travaille dur, qui ne reste pas assis sur son statut. Il est le premier à faire du rabe de physique à la fin des entraînements. Il étudie l’adversaire dès qu’il peut. Il fait l’effort de parler français, d’apprendre la langue chaque semaine. Puis il est dans la transmission. Après son rabe de physique, il passe du temps avec Solomon Shand (troisième ligne anglais du centre de formation), à peine majeur.”
Battut résume en une phrase l’apport du garçon : “Il coche toutes les cases du joueur d’expérience qui est tourné vers les résultats de son équipe”.
Même s’il est encore approximatif, Vunipola manie la langue de Molière pour communiquer avec ses hommes. Et quand il cale, il pioche dans celle de Shakespeare, offrant un mélange linguistique suffisamment percutant pour captiver les troupes. Il peut d’ailleurs compter sur son fils, 4 ans et scolarisé dans une école française, pour lui donner quelques cours privés.
L’ancien des Saracens n’est donc pas qu’un colosse (1,92m, 134 kg) capable de résister à trois tasers en boîte de nuit. Il n’est pas non plus venu à Montpellier en pré-retraite, comme on pouvait le craindre à l’annonce de sa signature. Non, aujourd’hui, au MHR, le papa, c’est Vunipola.
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