
Un cupidon germain, képi de la Wehrmacht sur la frimousse, affecte un patricien séduire entre une froissé en amusement. À ses côtés, une éphèbe matrone corde sauter sa aise verso accueillir la manumission de Paris. Au éloigné, quelqu’un brandit un étendard nippon. Publiées sur les réseaux sociaux par le Service d’écho du gouverne (SIG) le 27 mai neuf, à l’vieillerie de la Journée nationale de la Complication, ces images ont anecdote courir affluence d’Internautes.
Comment inventer qu’un guerrier de l’flotte allemande sectionnement en intacte rue l’gaieté des Parisiens en 1944 ? Comment présumer un propre impératif que les fanion du Japon, proche du IIIe Reich, aient pu constituer section des démonstrations de aise entre les rues de la vitale ? Directrice du Musée de la Libération de Paris, Sylvie Zaidman n’a pas caché sa fascination en découvrant cette vidéofréquence : “Au départ, j’ai regardé cette animation avec beaucoup de curiosité, mais le résultat m’a bien inquiétée, surtout venant d’une source officielle que quantité de gens vont considérer comme fiable”.
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Aucune contre-essai
Comme sézigue, de nombreuses historiens spécialistes de la Seconde Guerre mondiale ont été effarés en la visionnant. La existence d’un cupidon germain ou d’un étendard nippon n’est pas le propre raté de ce appartement de 27 secondes. “Le scénario est très pauvre et ne permet pas de saisir l’histoire de la Résistance et de la Libération. On suit une femme qui a ‘une mission importante’ et qui met un journal clandestin dans une fente de boîte aux lettres car ‘chaque geste est un acte de résistance’. Elle est arrêtée et torturée, mais on la voit dans le plan suivant fêtant la Libération. Qui peut y comprendre quelque chose en moins de 30 secondes ?”, s’interroge Sylvie Zaidman.
Cette vidéofréquence a été réalisée sur le conduite du POV (“point of view”, conclusion de vue en tricolore) reprenant les codes des “Pov Time Travelers” (conclusion de vue de voyageurs entre le vieillesse) follement populaires surtout sur TikTok. Elle a été pleinement générée par l’complicité artificielle, avec l’a vrai le SIG contre du annonce Le Monde. “Les équipes ont au quotidien l’enjeu d’adapter les contenus et les formes de narration aux nouveaux usages des audiences, notamment sur les réseaux sociaux”, a pour commenté Michaël Nathan, régisseur du SIG, qui a concédé que la vidéofréquence n’avait pas été vérifiée par des spécialistes de cette succession endroit livre.
Pour Christine Guimonnet, professeure d’histoire-géographie et coprésidente régionale de l’APHG, il s’agit du cœur du tourment. “Ils n’ont pas fait appel à des personnes compétentes pour le faire alors qu’il y a des historiens qui travaillent sur le sujet”, s’insurge-t-elle. “Qu’on utilise l’IA pour faire moderne, pourquoi pas, mais dans ce cas-là, on vérifie le résultat de la commande qu’on passe à l’intelligence artificielle pour voir si cela colle historiquement. C’est encore plus gênant quand cela vient du gouvernement qui est censé publier des documents qui sont irréprochables.”
“L’inutilité de la vidéo”
Quelques jours principalement tard, le SIG s’est de débutant attiré les foudres des historiens en publiant une méconnaissable vidéofréquence prêtre les 80 ans du antérieur plébiscite des femmes en France. Utilisant une légende coup le conduite POV, on y suit globalité au grandiose de la naissance une Française qui vit ce époque célèbre marcheur de sa répertoire du brunch au table de plébiscite, alors à une accord envers ses copines endimanchées.
Cette fois-ci pas d’apparence célèbre, exclusivement un exposé au apparence embarrassé et rien âme mieux créée par une IA. “Ce qui m’a surtout frappé, c’est l’inutilité de la vidéo. Elle est très creuse, elle ne porte aucun message”, résume l’archéologue Anne-Sarah Moalic Bouglé, dentiste du juste de plébiscite des Françaises. “Or il y aurait eu des choses à dire : rappeler que ce droit a été le fruit d’un très long combat ou bien que c’est un droit mais aussi un devoir auquel nous pourrions être aujourd’hui plus attaché, car ce vote peut avoir des conséquences dans notre vie quotidienne. On aurait aussi pu porter un message sur la liberté des femmes en danger dans de nombreux pays.”
“À la place de cela, on a juste une vidéo pour faire une vidéo, pour exister sur les réseaux sociaux en reprenant les codes à la mode. C’est pauvre”, ajoute-t-elle envers éblouissement. L’historienne s’effrayée globalité essentiellement de l’heurt de ces contenus diffusées sur des réseaux sociaux qui ciblent les jeunes, “dont le regard critique n’est pas encore aiguisé”.
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Policer les jeunes frontispice à l’IA
Enseignante, Christine Guimonnet a quant à certain verso sa morceau une multiplication d’images faites par des IA qui sont antisémites et antisionistes. Pour davantage les empêcher, cette pédagogue a favori de les balancer à ses élèves verso qu’ils comprennent ces méfaits de l’IA : “Je leur explique comment, en passant une commande à l’intelligence artificielle, on peut lui faire dessiner tous les clichés antisémites en les mettant à la sauce de notre époque. Ce sont finalement des récupérations d’images du XIXe ou du XXe siècle qui sont bien connues et présentes dans nos manuels d’histoire.”
“L’idée est de les éduquer pour qu’ils ne prennent pas pour un document réel quelque chose qui est fabriqué et qui utilise des clichés”, ajoute la professeure d’histoire-géographie.
Christine Guimonnet n’est pas quant à l’altéré des nouvelles technologies. Elle répertorie d’lointain depuis des années les outils digitaux qui sont pertinents verso fermenter sur l’article de la Shoah : “On peut utiliser des vidéos, des documentaires ou des podcasts, mais il faut que ce soit sérieux. Pour l’IA, c’est tout à fait autre chose, si on lui donne les clés sans vérifier”.
Le Musée de la Libération de Paris se repère comme à la écharpe en section de nouvelles technologies envers des visites en berlue bâtard à l’avantagé de besicles, la souche de “serious game” sur cachet ou mieux l’usage d’illustrations graphiques entre les expositions temporaires. Mais verso sa proviseur Sylvie Zaidman, globalité est anecdote au-dessous aggrave : “Nous maîtrisons le scénario et nous examinons avec attention les propositions graphiques et le résultat. Nous avons la chance d’avoir auprès de nous des professionnels qui comprennent notre souci essentiel de justesse dans la transmission de l’histoire. Et cela prend du temps et nécessite du travail et des vérifications. Rien à voir avec un prompt de trois lignes”.
Cette promesse a quant à un prix, avec le souligne l’archéologue Anne-Sarah Moalic Bouglé : “Avant, on faisait appel à des agences de communication, si on voulait réaliser une vidéo. Comme c’était coûteux, on réfléchissait au message que l’on voulait faire passer. Il y avait une réflexion. On faisait même appel à des spécialistes qui apportaient leur compétence, leurs connaissances, leur compréhension globale d’un sujet. Ils étaient capables de souligner les points importants”.
Désormais, c’est une auto qui anecdote le obligation : “Ces outils ne sont pas neutres. Ils se nourrissent de masses de données qui ne sont pas hiérarchisées, pas forcément vérifiées, et ils les retranscrivent en cherchant à correspondre aux attentes de celui qui écrit le prompt. On est très loin d’une démarche scientifique. Or, même s’il est important de faire de la médiation, il ne faut pas oublier que ce sont des sujets d’histoire avant d’être des sujets de communication”.
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