«Pourquoi je suis candidat à la présidence du RN». Par Louis Aliot

Toute ma vie, la France a été mon seul combat. Je n’ai cessé de vouloir que notre peuple soit entendu face à une élite parisienne déconnectée de la réalité. Dans ce sud qui m’a vu grandir, dans la ruralité qui fait les merveilles de la France, je n’ai cessé de voir les gouvernements successifs faire payer la note aux Français qui travaillent dur et se lèvent tôt ; les campagnes se vider de leurs services publics, condamnant nos compatriotes à des difficultés quotidiennes dramatiques.

Notre mouvement n’a cessé de recueillir l’adhésion de plus en plus forte du peuple, à mesure que la Nation était dissoute par ceux-là mêmes qui devaient la préserver et la faire croître. Compagnon de route de Marine Le Pen depuis de très nombreuses années, je l’ai vue, à elle seule, redresser un mouvement qui, en 2007, était donné pour mort et qui, en 2009, plaçait de justesse trois élus aux élections européennes. Les attaques de nos adversaires, les difficultés financières et la persécution judiciaire lancée contre nous n’ont rien pu faire contre cette femme qui se battait au nom du peuple et qu’on a donnée morte 100 fois, mais qui revenait sans cesse à la vie pour le déplaisir de tous les adversaires de la Nation.

Plus forts que jamais, grâce à elle, nous avons désormais la lourde tâche de devoir faire fructifier cet héritage formidable qu’elle nous laisse en prenant congé de la présidence de notre mouvement. Grâce à elle, 42% des Français nous ont accordé leur suffrage à l’élection présidentielle. Grâce à elle, 89 députés ont pu entrer en force pour jeter à bas les espoirs d’absolutisme d’Emmanuel Macron. C’est tout une équipe qui, derrière Marine, a accompagné cette victoire suivant une ligne politique déjà définie depuis 2010.

Alternance. Cet héritage ne doit pas être pour nous une rente, mais une charge. Il est de notre responsabilité à nous, élus, cadres fédéraux et militants, de le faire vivre et même, lorsque le temps sera venu, de pouvoir présenter à celle qui a fait au camp national ce si magnifique cadeau, quelque chose d’encore plus grand, fort et vigoureux. C’est-à-dire préparer l’alternance avec Marine et gouverner la France lorsque les Français nous appelleront au pouvoir. Beaucoup a déjà été fait mais tant de choses restent à faire.

A 52 ans, père de famille, docteur en droit, chargé d’enseignement à l’université puis avocat, j’ai la formation et la volonté nécessaires pour assumer mon mandat de maire et une fonction de président de parti, autour d’une direction collégiale faite de responsabilités bien définies. Le tout-numérique facilitera les relations de la nouvelle direction du mouvement dans son rapport aux militants qui se trouvent en province, en Corse, dans les Outre-Mer ou à l’étranger. Nos projets d’implantation locale et de formation des cadres revêtent une importance capitale pour les élections locales à venir. Là est l’enjeu de notre réussite à la prochaine présidentielle !

« La dédiabolisation a porté Marine Le Pen à son plus haut niveau. Je souhaite approfondir et solidifier cette ligne afin que chacun d’entre nous puisse jouer son rôle dans la candidature de Marine Le Pen en 2027»

Elu enraciné dans la France de la périphérie qui a le plus souffert des maux du mondialisme, de la destruction des services publics, en passant par l’immigration massive et sa conséquence directe qu’est l’insécurité, je crois pouvoir apporter ma contribution pour la survie de notre pays. Chaque jour, la réalité s’impose aux maires que nous sommes comme elle s’impose à des millions d’honnêtes gens victimes de la racaille, qu’elle soit en col blanc ou à casquette. Je conduis, dans ma ville, une guerre impitoyable contre le trafic de drogue, symbole parfait de l’union de ces deux types de voyous, du petit dealer qui pourrit la vie d’immeubles entiers aux « blanchisseurs » cachés dans des paradis fiscaux. Les épreuves qui attendent notre pays seront violentes, nombreuses et douloureuses. L’expérience, la ténacité et la pugnacité seront des qualités essentielles.

Ce combat nécessite également de ne pas tomber dans les vieilles lunes qui ont souvent fait le malheur de notre famille politique. Avec Marine Le Pen et quelques autres, j’ai contribué à l’élaboration d’une ligne nationale populaire qui a été validée dans les urnes par une grande partie des Français, permettant une clarification au sein du camp national, et poursuivant le processus de normalisation que j’ai toujours soutenu et porté aux côtés de Marine. Nous devons aussi poursuivre la démarche de rassemblement de tous les talents, d’où qu’ils viennent tant qu’ils ont la France pour combat.

En revanche, celles et ceux qui ont eu des comportements haineux et qui ont trompé notre confiance ne doivent rien attendre de moi. Pour les autres, qu’ils aient eu des engagements passés ou qu’ils soient indépendants, ils sont les bienvenus. C’est ce refus du sectarisme qui a permis la conquête électorale de Perpignan. Les 42% de Français qui ont choisi Marine et qui ont ensuite élu 89 députés sont le fruit des vingt ans de dédiabolisation qui ont modifié la nature de notre formation politique pour en faire un mouvement moderne, efficace et capable de gouvernement. Les talents qui ont émergé ou ont rallié notre famille sont le résultat de ce travail porté par Marine au service des intérêts vitaux des Français. Nous récoltons aujourd’hui les fruits de vingt ans de labeur et de sacrifices.

Saine compétition. C’est cette ligne que j’ai portée avec Marine Le Pen, qui l’a portée à son plus haut niveau de soutien populaire. Je souhaite désormais approfondir et solidifier cette ligne afin que chacun d’entre nous puisse jouer son rôle dans la candidature de Marine Le Pen en 2027. Cette candidature n’est pas seulement une préférence personnelle : elle est une nécessité pour le mouvement national et la seule orientation qui mènera au pouvoir.

Pour que cette ligne politique embrase le cœur et l’esprit des Français, il faudra que notre mouvement politique soit fort. Les élus obtenus ne pourront, seuls, pas tout. Ces élus sont le fruit de l’inlassable labour local de fédérations qui ont payé un très lourd tribut dans la guerre qui nous a été menée sur le plan financier. Il faut le dire, ce sont ces militants du quotidien qui ont accompagné avec abnégation la dynamique installée par Marine. Ils ont permis à notre mouvement de survivre dans les temps difficiles, en donnant de leur temps et de leur argent, en prenant d’énormes risques familiaux et professionnels.

Je souhaite, par ma candidature, être la voix de tous ceux-là, car je suis de ces militants de toujours, et je n’ai jamais oublié les souffrances causées par un engagement politique sincère.

Il y aura donc au sein de notre mouvement une compétition, à laquelle je prendrai part, pour la présidence. Cette compétition est saine, et bienvenue, et il faut se réjouir que des talents différents mais unis dans leur amour de la France se proposent à nos militants. La démocratie interne est une valeur à laquelle nous devons être attachés. Elle n’est pas la division, elle représente cette voix que nous voulons donner, dans notre Nation, au peuple qui la compose. Je ne crains ni son jugement, ni son résultat.

Louis Aliot est maire de Perpignan (Pyrénées-Orientales).

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