«Les écolos», la nouvelle ambition verte de Yann Wehrling et de fidèles pécressistes

Fallait-il y voir une esquisse ? Fin avril, le politique et militant écologiste Yann Wehrling sort un nouvel ouvrage, illustré par ses soins. Son titre, Tous dans le même bateau (Editions Arthaud), traduit les ravages causés par chacun sur l’environnement à travers de petites histoires bien documentées. Le 1er octobre, il va se jeter à l’eau avec sa propre embarcation : il lancera son nouveau parti politique sobrement intitulé « Les écolos ».

Pour le jeune quinquagénaire, c’est une énième aventure politique qui s’ouvre. Son parcours à de quoi faire gloser. Secrétaire national chez Les Verts (devenu Europe Ecologie Les Verts), porte-parole du MoDem, nommé ambassadeur de France chargé des questions d’environnement dans les négociations internationales par Emmanuel Macron avant d’être démis de ses fonctions en juin 2021, il se rapproche ensuite de Valérie Pécresse au conseil régional d’Ile-de-France et en devient vice-président. Pendant la présidentielle, il soutient la candidate des Républicains et s’occupe de la partie écologie dans son programme. Après avoir fondé le Parti de la nature pas plus tard que l’an dernier, il se relance à la rentrée avec une nouvelle formation. « Une vraie, précise-t-il. L’autre est davantage un think-tank. Je reviens à mes premières amours, une structure pour ne parler que d’écologie. »

Son casting pour l’accompagner : des personnalités issues des LR et en particulier des pécressistes dans l’âme, comme Florence Portelli, maire de Taverny (Val-d’Oise) et Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). L’idée de ce nouveau parti germe avec eux pendant la tumultueuse campagne de Valérie Pécresse, dans laquelle ils occupent des fonctions de porte-parole. « On en discutait beaucoup entre nous, raconte Florence Portelli. On en avait assez de se voir confisquer le droit de parler d’écologie par les Verts et la gauche. Ce grand mot de greenwashing, c’est insupportable. »

« Il y a eu des logiques de campagne qui ont fait que LR n’était pas demandeur de ces sujets. Valérie a essayé mais tout le monde s’en foutait »

Frustration. Une autre frustration est également venue de son camp. « Il y a eu des logiques de campagne qui ont fait que LR n’était pas demandeur de ces sujets. Valérie a essayé mais tout le monde s’en foutait », assure Yann Wehrling. Cette dernière est informée de sa nouvelle démarche. Elle l’accepte et l’approuve. De quoi verdir le conseil régional d’Ile-de-France qu’elle préside ? « Il l’est déjà beaucoup, se targue Yann Wehrling. La droite a fait mieux que la gauche, qui elle est dans l’idéologie. » Il veut inscrire son parti dans une ligne de centre droit, inspirée par les modèles allemand et autrichien. « L’idée générale est de défendre une écologie de compromis. Il y a un vide à combler », veut-il croire.

D’autres micros partis existent sur ce créneau pourtant : l’Union des démocrates et des écologistes (UDE), l’Union des centristes et des écologistes (UCE) ou encore En commun, le parti de l’ancienne ministre Barbara Pompili. Rien d’original donc ? « La différence, c’est qu’on ne sera jamais dans le giron de la majorité », affirme Yann Wehrling. Les positionnements sur les grands sujets sont en cours de discussion. Sur l’énergie, il annonce déjà que le parti ne sera pas anti-nucléaire.

Ses acolytes Florence Portelli et Vincent Jeanbrun, vice-présidents du néo-parti, pourront garder leur appartenance à LR. Consulté, le président des Républicains Christian Jacob a donné son accord. Avant même d’espérer de nouveaux ralliements, Yann Wehrling se fixe un objectif : présenter des candidats sous l’étiquette Les écolos aux européennes de 2024.

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