Révoltée par la présence d’objets nazis ausalon de l’arme ancienne, la mairie a annulé une bourse des collectionneurs, organisée par la même association. Les organisateurs protestent.
Des livres marqués d’une croix gammée, des affiches promotionnelles des Waffen-SS, de la propagande nazie représentant Adolf Hitler.Le 6 mars, en découvrant cette propagande sur un stand d’une exposition portant sur la Première Guerre mondiale, le sang de Christian Serin, élu de Graulhet, ne fait qu’un tour. Indigné, il en informe immédiatement la mairie (voir notre édition du 11 mars). La ville déposera une plainte contre X pour apologie de crime.
Le 29 août, dans un courrier adressé à Jacques Delaire, président de l’association Collectionneurs Val Dadou, la mairie va plus loin : « Sans avoir de retour sur l’avancée de cette enquête, nous avons décidé de ne pas donner de suite favorable à votre demande d’événementiel. En fonction des conclusions, nous verrons le positionnement de notre institution pour l’avenir ».
Cette décision reste en travers de la gorge des organisateurs. Dans une lettre ouverte, Jacques Delaire qualifie cette polémique de stérile, se disant victime d’un adjoint au maire « ayant visiblement beaucoup de temps libre ». Dans ce courrier, sur le fond de l’affaire, pas un mot sur cette présence d’un exposant vendant des documents interdits par la loi dans un lieu public.
Contacté, Jacques Delaire se défend de participer en quoi que ce soit à l’apologie du nazisme : « Pour ce type de manifestation je mets tout d’abord l’accent sur la sécurité. Nous n’avons pas remarqué ces affiches car elles n’étaient visibles. Il fallait fouiller pour les trouver. Mais cet adjoint au maire était venu pour cela. La veille, les gendarmes n’avaient rien trouvé d’anormal. C’est politique ».
Jacques Delaire est une des figures de l’extrême droite à Graulhet. Un temps, il comptait être la tête de liste du Rassemblement National lors des dernières élections municipale. Finalement, Julien Bacou lui avait soufflé la place. Ce dernier, d’ailleurs, interroge le maire sur les réseaux sociaux sur le pourquoi de cette interdiction : « Ma réponse est claire. Il y a eu un délit et la justice doit faire son travail », souligne Blaise Aznar.
Concernant l’exposant par qui la polémique est arrivée, Jacques Delaire est catégorique : « Je lui ai dit que ce n’était plus la peine qu’il se représente dans une de nos manifestations. En tant que président de l’Union Fédérale Tarnaise des Anciens Combattants, je condamne toutes les propagandes liées au IIIe Reich. Il m’a répondu qu’il s’était fait piéger ».
Pour Jacques Delaire, on fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose : « Il s’agissait de reproductions comme l’on peut en trouver à la FNAC. Il y avait aussi des portraits de Staline, et là personne ne dit rien. Pourtant il a fait autant de dégâts ! ». Le principal souci du président de cette association est ailleurs : « Nous avons déjà avancé des frais financiers pour les campagnes publicitaires » ; déplore-t-il, avant de trancher : « Nous ne voyons aucune raison de continuer nos activités culturelles sur Graulhet. D’autres communes se feront un plaisir de nous ouvrir les portes de leurs gymnases ».