YouTube, toujours plus gros. Ce mardi, à l’occasion de son “Festival”, l’entreprise américaine présentait à la presse le bilan économique de sa branche française, à l’heure où la concurrence de Twitch (vidéos en direct) et de TikTok (vidéos courtes verticales) s’intensifie. Pour ne pas passer de mode, la plateforme connue pour ses formats vidéo longs (plus de 10 minutes) se présente aujourd’hui comme « multi-formats », avec sa fonctionnalité de direct lancée en 2011; et surtout; ses formats courts, les Shorts, déployés fin 2020 pour endiguer la montée de TikTok.
Pour rester un incontournable d’Internet, YouTube mise sur son système de rémunération, reconnu comme un des meilleurs du secteur de l’influence. Il s’appuie notamment sur son modèle éprouvé de partage des revenus publicitaires à (environ) 50/50 avec les créateurs, qui lui a fait redistribuer quelque 50 milliards de dollars ces dernières années à l’échelle mondiale.
3 Français sur 4 regardent YouTube tous les mois
D’après les chiffres de Mediamétrie, 40 millions de Français de plus de 18 ans regardent YouTube chaque mois. Or, d’après l’Insee, 51,7 millions de Français ont plus de 20 ans, ce qui signifie que plus de 3 Français adultes sur 4 regardent YouTube chaque mois. Sachant que les plus jeunes tendent à plus consommer les contenus vidéos d’Internet, cette part devrait être encore plus grande à l’échelle de la population totale.
Par ailleurs, YouTube précise que les Français passent en moyenne plus de 36 minutes par jour sur la plateforme, et que 20 millions d’entre eux regardent leurs vidéos sur leur télévision (qui est devenu le deuxième support de diffusion de YouTube après le smartphone).
650 millions d’euros de contribution au PIB français
YouTube France a commandé une étude au cabinet Oxford Economics, avec des conclusions flatteuses : la plateforme aurait généré 20.000 emplois équivalent temps pleins, et contribué au PIB français à hauteur de 650 millions d’euros. Pour parvenir à ce résultat, Oxford Economics a mené trois enquêtes anonymisées auprès de 2.000 utilisateurs, 1.000 créateurs et 500 entreprises.
Derrière ce nombre de 650 millions d’euros se trouve une estimation des effets en cascade des revenus versés par YouTube : l’impact de cet argent sur l’emploi (les plus gros créateurs ont facilement plus de 10 employés), l’impact indirect sur l’économie de la production vidéo (matériel, services…), ainsi que l’impact encore plus éloigné sur les entreprises de services aux consommateurs (alimentation, loisirs, articles ménagers…). Le cabinet d’étude y ajoute aussi les effets des revenus hors plateforme mais liés à YouTube, comme les partenariats avec les marques, qui représentent environ 70% des revenus des chaînes de taille moyenne d’après Nawal Stouli, fondatrice de l’agence d’aide aux créateurs Loopin.
500 chaînes au-dessus du million d’abonnés
Autre signe de son succès dans l’Hexagone, YouTube France compte désormais 500 chaînes au-dessus du million d’abonnés (contre 300 en 2019) et plus de 5.000 chaînes au-delà des 100.000 abonnés. Ce classement de l’audience est largement dominé par Lucas Hauchard, connu sous le pseudo Squeezie, avec plus de 17,5 millions d’abonnés, mais encore loin derrière certains créateurs anglophones comme PewDiePie et MrBeast, qui ont dépassé la barre des 100 millions d’abonnés.
L’entreprise précise qu’en 2020 et 2021, il y a eu une augmentation de 35% du nombre de chaînes, qui ont généré des “chiffres d’affaires à cinq chiffres” en revenus directs sur la plateforme, d’après la plateforme.