SIAL : les PME agroalimentaires françaises face au défi de l’exportation

Danone est aux abonnés absents. Mais les grands industriels français du secteur – le géant laitier Lactalis, les spécialistes de la viande Bigard ou LDC et des coopératives de poids comme Sodiaal ou Tereos –, eux, seront présents au SIAL, rendez-vous mondial de l’agroalimentaire, qui ouvre ses portes, samedi 15 octobre, à Paris-Nord-Villepinte. Surtout, de nombreuses PME françaises feront le déplacement. L’enjeu : trouver de nouveaux clients et développer la part de l’exportation dans leurs ventes.

Il est vrai que, dans le tissu agroalimentaire français, les disparités sont fortes. Selon l’Association nationale des industries agroalimentaires (ANIA), les PME réalisent en moyenne 18 % de leur chiffre d’affaires hors des frontières, quand ce ratio atteint 40 % pour les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes. Plus marquant encore, les vingt-trois poids lourds français représentent plus de la moitié des exportations hexagonales.

Leurs efforts pèsent lourd dans la balance du commerce extérieur national. L’agroalimentaire a, en effet, signé le troisième excédent commercial en 2021, avec 8,5 milliards d’euros, contre 6,1 milliards d’euros en 2020. Bien évidemment, les vins et spiritueux figurent en bonne place. Cognacs, champagnes et vins français s’arrachent partout sur la planète. Le flux de leurs exportations a atteint un niveau historique en 2021, à 15,5 milliards d’euros.

Manque d’attractivité

Tous ces produits misent sur le lien au terroir, avec des signes de qualité comme des appellations d’origine contrôlée, gages de valorisation et de protection. La balance est aussi excédentaire pour le lait et les produits laitiers, dont les ventes hors des frontières se sont élevées à 7,6 milliards d’euros en 2021.

Toutefois, les esprits chagrins déplorent la rétrogradation de la France au rang de cinquième exportateur mondial derrière la Chine, les Etats-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas, alors qu’elle occupait la deuxième place en 2005. Selon l’ANIA, hors vins et spiritueux, la part de marché de l’industrie alimentaire tricolore est passée, en vingt ans, de 8 % à 4,8 %.

Elle revendique cependant le statut de première industrie du pays en matière de chiffre d’affaires, avec un total estimé à 198 milliards d’euros pour 2022. Une activité répartie sur l’ensemble du territoire, avec un nombre d’entreprises qui a crû de 957 en 2021, pour atteindre 16 436. Sur cet ensemble, 98 % sont des PME, et 81 % comptent moins de dix salariés. Ces sociétés recrutent, même si elles sont, elles aussi, pénalisées par un manque d’attractivité. Les rangs de leurs salariés se sont encore étoffés de 2 968 postes cette année, pour un total de 436 547 emplois.

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