Dans la police, à la RATP, dans les mairies et jusqu’aux plus hauts grades de l’Etat : aucun versant de la fonction publique ne semble épargné par le problème du harcèlement au travail. Mais ce sont les agents de la fonction publique territoriale qui sont les plus exposés à ce fléau, nous apprend une enquête de Qualisocial.
A l’occasion du Salon des maires et des collectivités locales, organisé du 22 au 24 novembre à Paris, ce cabinet de conseil spécialisé dans la santé au travail a dévoilé les résultats dédiés au secteur public de sa grande enquête sur le harcèlement au travail, réalisée en septembre avec Ipsos auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 actifs travaillant dans une structure privée ou publique d’au moins cinq personnes. Parmi ceux-ci, 482 travaillent dans le public (fonction publique, établissement public ou entreprise publique).
Un agent sur trois victime de harcèlement
Tous versants confondus (fonction publique d’Etat, territoriale et hospitalière), pas moins d’un agent sur trois interrogé dans le cadre de ce baromètre dit avoir été victime de harcèlement au travail. Une proportion importante, mais qui s’avère similaire à celle des salariés du secteur privé interrogés dans l’autre volet de l’enquête. Propos humiliants, mises au placard, critiques incessantes… 70 % des situations conflictuelles évoquées par les agents ont trait à du harcèlement moral.
Davantage que leurs pairs, les agents de la fonction publique territoriale semblent victimes de rabaissements ou d’humiliations : 40 % des agents territoriaux déclarent avoir déjà été confrontés à une situation de harcèlement au travail, contre 28 % dans la fonction publique d’Etat et 27 % dans la fonction publique hospitalière. Au vu du faible nombre de fonctionnaires interrogés dans le cadre de ce baromètre, ces résultats sont à interpréter avec précaution. Toutefois, l’écart entre les réponses au niveau des trois versants de la fonction publique semble suffisamment significatif pour qu’on puisse y voir une exposition accrue des agents de la fonction publique territoriale.
« Les agents territoriaux sont aussi deux fois plus nombreux [20 %] à déclarer avoir été confrontés plusieurs fois à des situations de harcèlement, en tant que victimes ou témoins, que les agents de la fonction publique d’Etat et ceux de la fonction publique hospitalière [respectivement 10 % et 8 %], ajoute Camy Puech, directeur général de Qualisocal. Sur tous les chiffres, on voit que la fonction publique territoriale est plus exposée. »
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