La bâtonnière de Paris, Julie Couturier, a tranché : aucune poursuite disciplinaire n’est ouverte contre plusieurs avocats parisiens visés depuis janvier par une enquête déontologique du conseil de l’ordre après une plainte du lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane, en septembre 2021.
Selon les informations de l’Equipe, confirmées par Le Monde, Me Couturier a suivi les enquêteurs du conseil de l’ordre, qui n’ont relevé aucune faute déontologique. Comme l’a révélé Libération, Tayeb Benabderrahmane dit avoir été arrêté puis détenu entre le 13 janvier et le 1er juillet 2020 au Qatar avant d’y être assigné à résidence jusqu’à son retour en France, le 1er novembre 2020.
Ce dernier reproche à ceux qu’il présente comme ses avocats, Olivier Pardo et Benjamin Mathieu, de lui avoir fait signer à distance, le 10 juillet 2020, un protocole transactionnel d’accord « largement déséquilibré », « reçu sur l’application Signal » ce jour-là, dans lequel il s’est engagé à remettre, « en échange de [s]a libération », des documents prétendument compromettants concernant Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris-Saint-Germain, patron du groupe BeIn Media Group et ministre sans portefeuille au Qatar. Une pénalité de 5 millions d’euros était prévue si M. Benadberrahmane et ses proches brisaient le silence.
Dati accusée d’être « intermédiaire »
Contesté par M. Benabderrahmane devant la justice française, ce protocole transactionnel a des « allures de chantage », selon les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargés d’une enquête préliminaire visant le lobbyiste et un ex-policier de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, ex-DGSI) devenu référent supporteurs au PSG (2018-2022), Malik Nait-Liman.
Devant le conseil de l’ordre, M. Benabderrahmane chargeait également Mes Francis Szpiner – maire (Les Républicains, LR) du XVIe arrondissement de Paris – et son associé Renaud Semerdjian, qu’il accusait de « s’être rendus complices des agissements criminels de leurs clients qataris », dont M. Al-Khelaïfi.
La principale cible du lobbyiste était Rachida Dati, la maire LR du VIIe arrondissement et avocate au barreau de Paris depuis 2010. SMS à l’appui, le lobbyiste accusait l’ancienne ministre de la justice, alors « en ligne directe avec le procureur général du Qatar », d’avoir été « l’intermédiaire entre les deux parties », « au centre des discussions, du dispositif », « Pardo étant une vitrine ».
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