La guerre menée au Salvador contre les gangs par le gouvernement se poursuit. Plus de 2 000 soldats ont bouclé samedi 24 décembre deux quartiers de San Salvador. Il s’agit de la deuxième opération de ce type en un mois dans ce pays d’Amérique centrale gangrené par la violence.
Depuis samedi matin, le quartier de Tutunichapa « est totalement bouclé », a écrit le président du Salvador, Nayib Bukele, sur Twitter. « Plus de 1 000 soldats et 130 policiers vont extraire les criminels » de cette zone « célèbre pour le trafic de drogue », a-t-il ajouté. Pendant la soirée, 1 000 autres militaires et 100 policiers ont été envoyés pour boucler un autre quartier de la capitale, la Granjita.
« Après avoir encerclé Tutunichapa, un célèbre centre de distribution de drogue, nous savions que de nombreux trafiquants iraient se réfugier dans le quartier de la Granjita, un autre célèbre centre de distribution », a expliqué le chef d’Etat sur le même réseau social.
A Tutunichapa, vingt-trois personnes ont été arrêtées, selon le ministre de la défense, René Merino. « Tous les terroristes, trafiquants de drogue et membres de gangs seront expulsés de ce quartier, qui était jusqu’à il y a quelques mois un bastion du crime. Les citoyens honnêtes n’ont rien à craindre et peuvent continuer à mener leur vie normalement », a précisé Nayib Bukele dans un autre tweet.
Etat d’urgence
Le 3 décembre, l’armée avait déjà mobilisé près de 10 000 militaires dans la ville de Soyapango, limitrophe de San Salvador.
Le ministre de la défense a précisé que 690 membres présumés de gangs avaient été arrêtés à la date de samedi dans cette ville.
Le 27 mars, à la suite d’une demande du président du Salvador, le Congrès avait décrété un état d’urgence pour lutter contre une recrudescence de violences provoquées par des gangs. Jeudi, le Congrès a prolongé pour la neuvième fois ce régime d’exception, critiqué par les organisations de droits humains.
Cette guerre contre les gangs a conduit à l’arrestation de plus de 60 000 personnes depuis mars pour des liens présumés avec des organisations criminelles, selon des chiffres officiels.