La Chine renonce à la stratégie zéro Covid pour tenter de relancer la croissance

Priorité à l’économie. Près de trois ans après avoir placé le pays sous cloche au nom de la politique zéro Covid, la Chine abandonne cette stratégie. Deux fois par an, le bureau politique du Parti communiste chinois – composé de 25 dirigeants, réduits à 24 à la suite du 20congrès national, cet automne – se réunit pour faire le point sur la situation économique : en juillet et en décembre. En juillet, le compte rendu insistait sur la nécessité de maintenir la « politique zéro Covid dynamique ». « L’émergence d’une épidémie doit immédiatement être placée sous de strictes [mesures de] prévention et de contrôle », précisaient alors les dirigeants.

Plus rien de tel dans le compte rendu publié mercredi 7 décembre. L’objectif est désormais d’« optimiser » et de « mieux articuler la prévention et le contrôle de l’épidémie avec le développement économique et social ». L’expression « zéro Covid » a même purement et simplement disparu. Le même jour, la Commission nationale de la santé annonçait que la Chine mettait fin aux tests systématiques, que les personnes diagnostiquées positives allaient pouvoir être isolées à domicile et non plus envoyées dans des centres de quarantaine, que les confinements seraient limités aux personnes porteuses du virus et ne concerneront plus tout un quartier ou une ville entière.

De même, les tests cesseront d’être exigés lors de déplacements dans les transports en commun et entre les villes. Même si les tests restent nécessaires à l’entrée des écoles et des hôpitaux et si la Chine n’a pas totalement rouvert ses frontières, continuant notamment d’imposer une quarantaine de huit jours pour entrer sur son territoire, le changement avec la pratique actuelle est considérable. Alors que plus de 1 200 cadres auraient été sanctionnés depuis trois ans pour ne pas avoir pris les mesures suffisantes pour contrôler l’épidémie, c’est désormais la politique inverse qui est préconisée. Le bureau politique met en garde les responsables locaux contre « le formalisme, le bureaucratisme et l’usage arbitraire du pouvoir ».

Explosion du chômage des jeunes

Bien sûr, il n’est pas question pour le Parti communiste chinois de reconnaître ses erreurs. Pas question non plus d’admettre avoir été sensible aux manifestations qui, partout dans le pays, se sont multipliées, fin novembre, contre les abus des confinements inhumains. Officiellement, « les mesures de prévention et de contrôle sont optimisées et perfectionnées, en tenant compte de la situation », selon l’agence Chine nouvelle. Mais la situation tant sociale qu’économique était devenue intenable. La croissance devrait tourner autour de 3 % cette année, contre plus de 8 % en 2021. En novembre, les exportations, principal facteur de la croissance chinoise, ont même baissé de 8,7 % par rapport à novembre 2021.

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