Le Brésil submergé par l’émotion après le choc de la mort de Pelé

Situé au sommet d’une colline, dans le quartier aisé de Morumbi, le centre hospitalier Albert Einstein a rapidement attiré des admirateurs de la légende du ballon rond, venus après l’annonce du décès…

Situé au sommet d’une colline, dans le quartier aisé de Morumbi, le centre hospitalier Albert Einstein a rapidement attiré des admirateurs de la légende du ballon rond, venus après l’annonce du décès de Pelé qui a lutté pendant plus d’un an contre un cancer du côlon.

Face au choc de la disparition du seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du monde (1958, 1962 et 1970), certains fans se prenaient dans les bras.

«Je n’étais pas encore né quand il jouait pour Santos, mais le premier nom que j’ai connu, c’est Pelé, le meilleur joueur de tous les temps», raconte, visiblement ému, Luis Eduardo, 12 ans, vêtu d’un maillot du club espagnol de Barcelone.

«C’est très triste», estime-t-il. Après avoir appris le décès sur les médias sociaux du légendaire Brésilien, le jeune Louis Eduardo a couru avec son père Antonio jusqu’à l’hôpital dont les portes étaient, comme depuis plusieurs jours, bouclées et surveillées par des gardes privés.

Recouverte d’un dôme en verre, l’entrée du centre hospitalier continuait cependant, malgré l’annonce de la disparition de Pelé, à recevoir patients et visiteurs. À l’extérieur, des fans ont brandi une banderole où l’on pouvait lire : « Roi Pelé éternel ».

« Vous ne regardiez que Pelé »

«Imaginez, il est la plus grande idole, le meilleur joueur de tous les temps, une référence internationale», lance Antonio, un homme d’affaires de 46 ans.

Avec son fils, il s’était rendu au centre hospitalier ces derniers jours parce qu’un autre de ses fils y avait été opéré. Il espérait avec ses enfants avoir la chance de voir la star brésilienne. « J’ai toujours voulu être près de lui et me faire prendre en photo », dit Luis Eduardo.

Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est décédé entouré de membres de sa famille jeudi après-midi, un mois après avoir été hospitalisé. Il est mort « en raison d’une défaillance multiple d’organes due à la progression de son cancer du côlon », a indiqué l’hôpital.

En apprenant la nouvelle, Alipio Bedaque, un consultant de 66 ans, s’est précipité à l’hôpital, non sans avoir revêtu au préalable un vêtement spécial : une réplique du maillot de l’équipe historique de Pelé, le Santos FC, rayé de noir et de blanc et datant de 1956, année de ses débuts.

L’homme se souvient parfaitement des fois où il l’a vu sur le terrain à Santos. « Ce qui se passait, c’est que vous ne voyiez pas les autres joueurs, vous ne regardiez que Pelé et ce qu’il faisait », se souvient Alipio Bedaque, en attribuant à la star la « responsabilité » de sa passion pour le football.

La ville de Santos, berceau de la carrière de l’ancien crack brésilien, dans l’Etat de São Paulo (sud-est), a décrété un deuil officiel de sept jours, le Brésil de trois jours. « Sa mort ne se limite pas à celle d’un joueur célèbre », poursuit Alipio Bedaque. « Pendant les 40 dernières années, il a été une grande icône mondiale au-delà du sport qu’il pratiquait ».

Trois jours de deuil national avant les obsèques mardi

Le Brésil s’est réveillé ce vendredi pour la première fois depuis 82 ans sans Pelé, le « Roi » du football décédé la veille des suites d’un cancer du côlon et pour lequel le pays entame un deuil national de trois jours. « Nous t’aimons à l’infini, repose en paix » : c’est par ces mots, publiés sur Instagram, que l’un de ses filles, Kely Nascimento, a annoncé le décès du Brésilien le plus connu de l’histoire, entouré de plusieurs membres de sa famille depuis quelques jours à l’hôpital Albert Einstein de São Paulo. Quelques heures plus tard, un décret annonçait un « deuil officiel » de trois jours, « une marque de respect après le décès d’Edson Arantes do Nascimento, Pelé », des suites d’un cancer du côlon. Une veillée funèbre, ouverte au public, aura lieu lundi et durera 24 heures, au stade du Santos FC, club où l’éternel numéro 10 a brillé de 1956 à 1974. L’enterrement, mardi, se déroulera en revanche dans l’intimité familiale, après un cortège suivant le cercueil dans les rues de Santos, ville portuaire à 80 km de São Paulo qui a décrété pour sa part un deuil de sept jours.