Cyril Hanouna interpelle la ministre de la culture

Cyril Hanouna n’a pas goûté la mise en garde de la ministre de la culture à l’égard des chaînes C8 et CNews. Dans une diatribe d’une quinzaine de minutes diffusée, lundi 16 janvier, dans l’émission « 6 à 7 », l’animateur et tribun populiste a critiqué de manière véhémente le budget de 3,8 milliards consacré en 2023 à l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde, Institut national de l’audiovisuel). « Privatisez-moi tout ça », a prôné Cyril Hanouna, trouvant la somme honteuse, avant d’interpeller Rima Abdul Malak pour que cette dernière vienne s’exprimer à ce propos sur le plateau de « Touche pas à mon poste ! », plutôt que dans les colonnes du « Monde ».

Dans un entretien publié lundi matin sur notre site, Rima Abdul Malak avait notamment réagi aux débordements récurrents se déroulant dans l’émission « TPMP », sur C8. Interrogée sur la qualité des réponses apportées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), la ministre a jugé qu’il était nécessaire de « responsabiliser les présentateurs, les chroniqueurs, mais aussi les patrons de chaînes, pour leur rappeler que l’autorisation d’utilisation gratuite de leurs fréquences s’accompagne d’obligations ».

« Mollo l’asticot »

Rima Abdul Malak a également rappelé que l’Arcom est « intervenue une vingtaine de fois depuis 2019 à propos de C8 et de CNews ». « Lorsqu’on arrivera, en 2025, au moment de l’analyse de leur bilan pour la reconduction de leurs autorisations de diffusion, l’Arcom saura regarder comment elles ont respecté ces obligations », a encore répondu la locataire de la rue de Valois. Une manière de faire pression sur le groupe Canal+ – qui n’a pas souhaité réagir à la séquence de la veille – à propos des fréquences 8 et 16 de la TNT, occupées par C8 et CNews, dont les autorisations arriveront à échéance le 28 février 2025 et le 31 août de la même année.

« Madame la ministre qui parle des fréquences, elle se rend compte du nombre de personnes qu’on fait travailler ? », s’est agacé Cyril Hanouna. « Tout le cinéma qu’on finance avec C8, Canal+ ? Elle se rend compte de ça ? (…) donc qu’elle y aille mollo l’asticot », a-t-il lâché avant de prévenir Rima Abdul Malak qu’elle « n’a pas à donner son avis et à influencer l’Arcom sur sa décision ».

En octobre 2022, Cyril Hanouna avait appelé à la « perpétuité directe » à l’égard de la suspecte du meurtre de la jeune Lola, une adolescente de 12 ans tuée à Paris. Début novembre, l’animateur avait ensuite insulté le député du Val-de-Marne Louis Boyard (La France insoumise), provoquant un tollé. L’Arcom avait réagi vendredi 18 novembre en mettant C8 en demeure pour « manquement à l’obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours », et méconnaissance de « l’obligation de respecter l’expression des différents points de vue à l’antenne sur un sujet prêtant à controverse ».

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