L’ancien entraîneur de patinage artistique Gilles Beyer, accusé de viols et d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, dont la patineuse multimédaillée Sarah Abitbol, est mort à l’âge de 66 ans, a annoncé son avocat, samedi 21 janvier, bvbconfirmant une information de L’Obs.
Gilles Beyer, qui était « très malade », selon son avocat, était au centre d’un retentissant scandale de violences sexuelles dans le patinage artistique.
Dans le livre Un si long silence (Plon), paru en janvier 2020, l’ancienne championne de patinage artistique Sarah Abitbol avait accusé son ex-entraîneur de viols et d’agressions sexuelles répétés alors qu’elle avait entre 15 et 17 ans, au début des années 1990. Elle n’avait toutefois pas porté plainte, en raison de la prescription des faits.
Dans une déclaration écrite à l’AFP, Gilles Beyer avait reconnu « des relations intimes inappropriées » avec Sarah Abitbol, lui présentant des « excuses ».
« Il part avant d’être jugé »
Après ces révélations, il avait été mis en examen en janvier 2021 pour « agressions sexuelles par personne ayant autorité » et « harcèlement sexuel par personne ayant autorité », et placé sous contrôle judiciaire pour des faits présumés plus récents.
« Je suis sous le choc », a réagi Sarah Abitbol auprès de L’Obs. « Il part avant d’être jugé, j’aurais aimé qu’il y ait un procès », a-t-elle regretté. Sa mort entraîne en effet la clôture de l’information judiciaire « par extinction de l’action publique », a expliqué l’avocat de Gilles Beyer. « C’est dingue, ce décès arrive juste une semaine avant mon spectacle, où j’évoque ce traumatisme, la libération de ma parole, ma renaissance, et mon retour sur la glace… Dieu en a décidé ainsi », a également déclaré Sarah Abitbol.
Le livre de Sarah Abitbol avait entraîné d’autres révélations. Plusieurs patineuses avaient porté des accusations d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel ou de chantage visant Gilles Beyer ou d’autres entraîneurs ou anciens entraîneurs de patinage.
Didier Gailhaguet, président pendant vingt ans de la Fédération française des sports de glace (FFSG), avait été contraint – au terme d’un long bras de fer – de démissionner au début de février 2020. Une enquête administrative avait ensuite mis en évidence des soupçons pesant sur vingt et un entraîneurs de la FFSG.
« Beaucoup de choses fausses ont été dites et écrites sur [Gilles Beyer] et j’aurais beaucoup aimé qu’il ait l’occasion de s’exprimer publiquement », a déclaré son avocat, samedi.