Renée Gailhoustet, architecte connue pour son implication dans le logement social, est morte

Elle était connue pour ses travaux en banlieue parisienne. Renée Gailhoustet, dont le nom est associé à de nombreux logements sociaux franciliens, est morte mercredi 4 janvier à l’âge de 93 ans, a annoncé le maire d’Ivry, où l’architecte urbaniste résidait. Un décès confirmé samedi 7 janvier par le ministère de la Culture.

Renée Gailhoustet s’est éteinte dans la nuit de mardi à mercredi à Ivry-sur-Seine, lieu de ses principales réalisations. « Ses obsèques auront lieu lundi 9 janvier à 15 h 30, au cimetière parisien d’Ivry », a annoncé vendredi le maire PCF de la ville, Philippe Bouyssou, sur Twitter. « Son expertise et sa profession, elle les mettait au service du logement social. Elle le concevait comme un espace d’échanges, de rencontres et de bien-être, plaçant l’humain au centre de ses réalisations », a salué l’élu.

Militante communiste dans les années 1960, rare architecte à vivre dans l’une de ses créations HLM au Liégat, Renée Gailhoustet a travaillé pendant quarante ans à exprimer son engagement social à travers sa vision du logement collectif. « Avec pour souci de contribuer à la réflexion sur la qualité du logement dans la France productiviste des “trente glorieuses”, elle fut l’une des premières femmes à exercer le métier d’architecte en son nom propre, en concevant et en construisant d’ambitieux projets dans la périphérie de Paris », a rendu hommage samedi la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, dans un communiqué. « Elle a mené une réflexion exigeante et prolifique sur l’individualisation de l’habitat social, en refusant la construction standardisée de cette époque », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Une construction nommée monument historique

Parmi ses réalisations majeures : la rénovation de la ville d’Ivry-sur-Seine, lieu de ses principales réalisations, avec notamment les tours Raspail, Lénine, Jeanne-Hachette et Casanova, ainsi que les ensembles Spinoza, Le Liégat et Marat. Elle est également à l’origine de la construction de près de 900 logements dans le quartier de la Maladrerie à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), agencés sous forme de pyramides de béton laissant aussi place au végétal. A Saint-Denis, elle s’est aussi attachée à conserver le caractère industriel des bâtiments de la ZAC de la Montjoie.

En reconnaissance de son travail, elle s’est vue décerner en octobre le prix d’honneur du Grand Prix national d’architecture (GPNA) pour l’ensemble de sa carrière. Elle a également reçu la médaille d’honneur de l’Académie d’architecture en 2018 et le Grand Prix des arts de Berlin en 2019.

Plusieurs des ensembles qu’elle a construits bénéficient du label « Architecture contemporaine remarquable » et sa première construction, la tour Raspail à Ivry-sur-Seine, a été inscrite en 2022 au titre des monuments historiques.

Le Monde avec AFP

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