Tournoi des 6 Nations : “L’Ecosse ferait mieux de surveiller Penaud”, prévient Greg Laidlaw avant le match face à la France

l’essentiel L’Écosse, opposée à la France dimanche lors du Tournoi des six nations « ferait mieux de surveiller de près » Damian Penaud, un ailier qui « dévore le terrain », estime Greig Laidlaw, son ex-partenaire à Clermont et ex-demi de mêlée du XV du Chardon aujourd’hui au Japon, dans un entretien accordé à l’AFP.

Comment vous sentez-vous au Japon ?

« Tout va bien. Je suis à un moment différent de ma carrière (37 ans) et je me régale au Japon que ce soit au niveau rugby ou au niveau culturel. Je vis de belles choses, de sacrées expériences tout en m’essayant un peu à coacher. C’est génial, je m’éclate et j’ai pu manger des sushis incroyables. Le yakiniku (méthode de cuisson, NDLR) est super aussi. Mais, si je suis honnête, mon japonais est vraiment horrible. C’est vraiment différent. Je pouvais parler un peu français, je me débrouillais, j’arrivais à tenir des conversations ici et là mais le Japonais, c’est un autre niveau ! Ou alors je suis trop vieux… (sourire) »

Que retenez-vous de votre expérience à Clermont ?

« Clermont, c’était génial ! C’est une vraie ville de rugby et c’est pour cette raison que j’ai voulu y aller. Je discutais avec quelques clubs français à l’époque. Je savais que Morgan Parra était là, que c’était un grand joueur et un sacré personnage mais ça m’allait. La culture rugby, dans une ville de rugby, dans un club stable et bien soutenu par ses fans. La première année, je me suis blessé assez tôt en tournée avec les Lions mais la deuxième année était vraiment super. Je me suis ressaisi, j’ai pas mal joué et on a atteint deux finales (en 2019), une en Challenge qu’on a gagnée, et une en Top 14 qu’on a malheureusement perdue contre Toulouse. Certains joueurs seront là ce week-end, dont Richie Gray (ex-deuxième ligne de Toulouse). Le grand a une longueur d’avance sur moi ! »

Justement, Richie Gray est de retour en sélection… 

« Je ne suis pas surpris. Richie est un joueur de très haut niveau. Il est grand (2,05 m), il a de la chance. C’est aussi un super athlète qui fait bien les choses simples et représente une très bonne option en touche. Il est super dans la mêlée parce que c’est un grand costaud. C’est vraiment un super joueur et son expérience à Toulouse va aider l’Ecosse ce week-end. »

À Clermont, vous aviez aussi joué avec Damian Penaud…

« Et son potentiel était évident. C’est un personnage intéressant. Ce n’était pas le gars le plus concentré dans la semaine, il est très détendu. À Clermont, j’ai pu l’observer de près et voir qu’il avait quelque chose. Deux ou trois fois par match, il prenait le ballon pour couper à l’intérieur et traverser le terrain: à ce moment-là, vous vous dites mais où tu vas ?’… et puis, bam! D’un coup, il est passé et file à l’essai ! Il a une telle vitesse. C’est un de ces mecs qui n’a pas l’air d’aller vite mais il dévore le terrain tellement sa foulée est grande. Il a une vitesse très pure et si vous lui laissez du temps et de l’espace, il va vous faire mal. L’Écosse ferait mieux de le surveiller de près. »

Que vous inspirent les Bleus ?

« C’est une équipe qui joue différemment: ils vont dans les zones de rucks, s’en sortent par des offloads (passes après contact, NDLR) et c’est de ça qu’ils tirent l’oxygène dans leur jeu. Pour l’Ecosse, il faudra les en priver. C’est quelque chose que la France aime vraiment faire, sortir les ballons rapidement, deux ou trois passes après contact… S’ils y arrivent, ils sont difficiles à arrêter. Un joueur comme Antoine Dupont est très difficile à défendre. C’est sans doute l’un des meilleurs demis de mêlée du monde, si ce n’est le meilleur. Il est rapide, il est bon, il est puissant, il résiste aux coups… Il est très dangereux. »