Elisabeth Borne promet « des baisses d’impôts pour les classes moyennes »

C’est une ligne passée inaperçue, mercredi 26 avril, dans le dossier de presse accompagnant la prise de parole d’Elisabeth Borne pour tracer la « feuille de route » des cent jours qu’Emmanuel Macron a fixé comme cap au gouvernement. Parmi ses mesures de soutien « en faveur des travailleurs », le gouvernement promet « des baisses d’impôts pour les classes moyennes d’ici la fin du quinquennat ». Une mesure surprenante alors que Bercy vient de s’engager, dans le programme de stabilité envoyé à Bruxelles et qui détaille la trajectoire budgétaire de la France, à « accélérer le désendettement » du pays. « Nous souhaitons continuer à alléger la pression fiscale sur les classes moyennes », souligne pourtant l’entourage de la première ministre.

L’annonce a été confirmée dans l’après-midi par Gabriel Attal, le ministre délégué aux comptes publics, qui était auditionné par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Sans plus de précisions. Selon nos informations, il ne s’agirait plus pour l’exécutif de s’en tenir à l’allègement des droits de succession, chère au chef de l’Etat mais qui fait débat au gouvernement. Le dispositif devrait cibler spécifiquement le travail, par exemple à travers de nouveaux allègements de cotisation. « Il y aura probablement des annonces dans les prochaines semaines, rien n’est arbitré à ce stade », indique le cabinet de M. Attal. « C’est bien intégré dans le programme de stabilité », précise toutefois celui du ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

Déclaration d’intention

Pour le reste, les propos de Mme Borne, mercredi, tiennent plus de la déclaration d’intention que d’annonces nouvelles. Alors que l’inflation ne devrait pas faiblir avant l’été, la locataire de Matignon a rappelé que « la première préoccupation de nos compatriotes, c’est le pouvoir d’achat ». Elle a confirmé le maintien du bouclier tarifaire, qui contient à 15 % la hausse des prix du gaz et de l’électricité, jusqu’à fin 2023. M. Le Maire était déjà allé plus loin, le 21 avril, précisant que pour l’électricité, le plafonnement des factures perdurerait « jusqu’à début 2025 ». En revanche, pour le gaz, « il n’y a pas de raison de maintenir le bouclier » au-delà de cette année, avait argué le ministre de l’économie et des finances, en raison des prix qui « sont revenus à la situation d’avant-crise ».

Mme Borne a aussi indiqué qu’elle compte « faire un point, mi-juin, sur l’efficacité du trimestre anti-inflation », cette initiative prise mi-mars par la grande distribution sous la houlette de Bercy, et par laquelle les enseignes s’engagent à mettre en rayon des produits à petits prix. Son efficacité reste sujette à caution, sur fond d’envolée des marges des industriels. Jeudi 27 avril, sur France 2, la première ministre a dit souhaiter « des baisses concrètes, tangibles » des prix « d’ici la fin du mois de juin », demandant aux industriels et à la grande distribution de « rouvrir des négociations » afin de « répercuter » les « baisses des matières premières ».

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