Le Département a adopté hier à l’unanimité son budget primitif 2023. Avec un exercice qui, malgré les tendances contraires des recettes et dépenses de fonctionnement, veut encore faire la part belle aux investissements.
25 rapports, des interventions de neuf vice-présidentes et vice-présidents, trois heures de session : ce jeudi 13 avril, les questions budgétaires, avec – notamment – les arrêtés des comptes 2022 et le budget primitif 2023, ont occupé les élus du Département. Près d’un mois après la session dédiée au rapport d’orientation budgétaire (ROB), les grandes lignes alors développées par Pierre Durand, vice-président délégué aux ressources et au dialogue social, étaient encore à l’ordre du jour.
Et les masses budgétaires annoncées le 16 mars n’avaient évolué qu’à la marge pour le budget primitif adopté ce jeudi à l’unanimité, entre recettes de fonctionnement de 569,7 M€ (pour le budget principal, en recul de 1,1 % par rapport à 2022, Ndlr), dépenses de fonctionnement de 544 M€ (+5,4 %), et dépenses d’investissements à 87,1 M€. Un dernier chiffre certes largement inférieur à celui du budget primitif 2022 (101,6 M€), mais flirtant avec le niveau des dépenses réelles inscrites au compte administratif 2022 (82,3 M€). 87,1 M€ qui, voulait retenir Pierre Durand, “prouvent que la prudence que nous avons eue lors des exercices passés nous permet aujourd’hui de continuer à investir”, au bénéfice du Département, des autres collectivités, mais aussi “pour ne pas entrer en récession, en continuant à soutenir la commande publique”.
Hélène Sandragné, la présidente, avait un peu plus tôt fixé le cap à tenir : “Ce budget traduit les ambitions politiques que nous nous donnons, il est le reflet de notre projet pour l’Aude en 2023, et répond aux engagements pris devant les électeurs en juillet 2021 […]. Avec une volonté affirmée de mener des politiques de solidarités humaine et territoriale qui soient justes et efficientes.” Une ambition articulée autour de deux piliers, la “transition écologique” et la “cohésion sociale”, avec à l’esprit “que nous devons faire tout cela en maîtrisant nos ressources, pour avoir des marges de manœuvre et ainsi pouvoir investir à l’avenir”. Un équilibre à tenir en intégrant des dépenses de fonctionnement impactées par un “facteur prix”, avec une inflation et des revalorisations (indice des fonctionnaires, hausse du RSA, mesures Ségur,…) qui, rappelait Pierre Durand, explique à lui seul une hausse de 4,2 %.
Restait à neuf vice-présidentes et vice-présidents (Hélène Sandragné se substituant à Tamara Rivel, en charge des routes, empêchée, Ndlr) à décliner les ambitions : pour illustrer, à grand renfort de montants engagés, la quête “de routes sûres et de mobilités durables pour améliorer le quotidien des Audois”, le soutien aux “filières emblématiques de l’agriculture et du tourisme”, les efforts menés “pour protéger les enfants en difficulté”, les voies empruntées pour “préserver notre environnement et remplir les conditions d’une transition écologique accomplie”, la “volonté de favoriser l’autonomie et le maintien à domicile” (avec 52,9 M€ d’allocation personnalisée d’autonomie, Ndlr), ou encore “la priorité donnée à des conditions d’éducation de grande qualité”. Sans oublier l’essentielle question de l’insertion dans un département aux 15 200 foyers bénéficiaires du revenu de solidarité active, avec 101 M€ de prestations. Un exercice chronophage. Mais qui permettait, assurait Hélène Sandragné, de “mesurer l’ampleur du travail réalisé. Parce que derrière des sommes, il y a des actions menées”.
Quels investissements majeurs ?
Les 87,1 M€ d’investissements budgétés se répartissent entre 55,2 M€ dédiés aux équipements départementaux, et 31,9 M€ pour les subventions versées. Les routes et mobilités, avec des chantiers sur la D610 entre Puichéric et La Redorte, la liaison entre A9 et Port-La Nouvelle, ou encore le giratoire à l’entrée ouest de Castelnaudary, seront financées à hauteur de 29 M€, quand l’éducation, avec la poursuite du chantier du collège Alain (6 M€) ou la rénovation énergétique de Victor-Hugo à Narbonne (1 M€), mobilisera 14,8 M€. Du côté des subventions versées, l’aménagement du territoire trône en tête, avec 18 M€, dont 9,8 M€ consacrés aux équipements communaux ; suivent les 3,4 M€ dédiés aux réseaux d’alimentation en eau potable, 1,4 M€ pour les bailleurs sociaux ou encore 2,6 M€ qui permettront la refonte des conditions d’accueil de la structure accueil enfance.