Édile pendant 31 ans, Christian Blanckaert raconte son expérience et dénonce la violence contre les élus dans son livre “Journal d’un maire de campagne”.
Le samedi 13 mai dernier, la librairie Le Cochon Bleu, à Lectoure, a reçu pour une séance de dédicaces l’écrivain Christian Blanckaert, auteur du livre “Journal d’un maire de campagne”, dans lequel il raconte son expérience d’édile. Entretien.
Pourquoi avez-vous écrit ce livre Christian Blanckaert ?
J’ai écrit ce livre pour expliquer ce qu’est la vie d’un maire. Être maire, c’est un engagement de tout instant et sur la durée. J’ai voulu raconter ma vie de maire au quotidien. Tout ce qui m’est arrivé de positif et de difficile. 31 ans élu. 31 années au service d’un village en plus de mon travail, bien sûr. Car il faut bien vivre et gagner sa vie. Et c’est un sacerdoce d’être maire. C’est une mission. Je voulais ne pas me contenter d’une seule vie professionnelle mais avoir aussi une vie au service d’une communauté. Au service de mon village. Pour être utile et agir concrètement afin d’améliorer la vie des autres. C’est ce que je raconte dans mon livre. Ce que j’ai fait.
Les violences commises à l’encontre des élus ont été une motivation pour écrire ce livre ?
Les maires sont l’objet parfois de violences verbales ou physiques – et les exemples récents ne manquent pas. J’ai souhaité raconter ce qui m’est arrivé pour que l’on comprenne mieux ce métier de maire. Les violences vis-à-vis des élus sont inacceptables. Elles sont dramatiques. Elles doivent être condamnées avec une extrême fermeté. Comment s’étonner alors que les candidats ne se bousculent pas aux portillons des mairies ? L’exemple de l’Assemblée nationale lors des débats récents n’est pas de nature à motiver les élus municipaux. Épouvantable. Désespérant. Une violence inadmissible. Un député traite un ministre d’assassin. Un député tape dans un ballon à l’effigie d’un ministre. On ne s’écoute pas. On traite l’adversaire d’ennemi et c’est lamentable. Les maires sont effarés. Nous tous aussi. Si l’on ajoute à ce climat délétère le risque pénal qu’encourent les maires dans l’exercice de leurs fonctions et la complexité des textes qui s’accumulent, le comportement de plus en plus exigeant des citoyens, alors oui, nous allons voir de plus en plus de démissions d’élus. Il faut un statut qui protège les maires, qui dissuade toute forme de violence verbale et physique par des sanctions très sévères fixées dans la loi.
Qu’est-ce qui vous a motivé à venir dans le Gers ?
Quant à ma venue à Lectoure, c’est parce que j’aime cette ville et aussi La Romieu, merveilleux village où je séjourne régulièrement. J’étais heureux de rencontrer mes lecteurs, dont mon ami de longue date Philippe Martin, un ami précieux.