Epargne locale : trois régions françaises à la pointe

Les initiatives permettant aux particuliers de contribuer, par leur épargne, au développement économique local fleurissent sur tout le territoire. Mais dans certaines régions, la préférence régionale trouve plus qu’ailleurs à s’exprimer. Ainsi, les habitants des Hauts-de-France ont accès à de nombreuses solutions, notamment conçues autour de la troisième révolution industrielle (Rev3), un programme porté depuis une dizaine d’années par la région et la chambre de commerce et d’industrie pour promouvoir la transition énergétique et numérique.

Le Crédit coopératif propose le Livret Rev3, rapportant 1,20 % jusqu’à 15 000 euros (0,20 % au-delà). Les dépôts des clients sont utilisés au minimum à 75 % sous la forme de prêts pour financer des projets locaux dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de l’économie circulaire, de la mobilité douce.

« Nous garantissons la traçabilité des financements du Livret Rev3 dans les Hauts-de-France, où quatre-vingts entreprises ont bénéficié d’un prêt en 2022, pour un total de 56 millions d’euros », rapporte Imad Tabet, directeur du marché des particuliers, qui précise que ce livret est commercialisé partout en France. Le Crédit coopératif propose aussi douze livrets – un par région – dénommés « Coopération pour ma région » et rémunérés 0,60 % brut. La totalité des encours (77 millions d’euros) sert, au sein de chaque territoire, à accorder des prêts à des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

Depuis fin mars, le Crédit agricole Nord de France propose à ses clients sociétaires un fonds commun de placement à risque (FCPR) appelé « PME et Territoire », investi dans des entreprises régionales à hauteur de 50 % minimum. Le ticket d’entrée s’élève à 2 500 euros – c’est peu pour ce type de produit investi au capital d’entreprises non cotées. « Le fonds est géré par une équipe de dix personnes basées à Lille. La proximité avec les entreprises est essentielle. Nous accompagnons les dirigeants dans leur gestion, en particulier à des moments clés, comme lors d’une acquisition ou d’un investissement important », souligne Christophe Deldycke, président du directoire de Turenne Capital, dont la filiale commune avec le Crédit agricole Nord de France gère le FCPR.

Un fonds souverain régional

L’épargne au service de son territoire : un concept qui fait aussi écho en Auvergne-Rhône-Alpes, où la région s’est mobilisée, dans le contexte de la relance post-Covid-19, pour soutenir les entreprises locales. Elle a ainsi été à l’initiative du premier fonds souverain régional français, qui totalise 100 millions d’euros d’encours. « Un FCPR a été créé pour permettre aux particuliers d’en être souscripteurs, aux côtés de la région, de Bpifrance et des partenaires privés (Groupama, Apicil, des banques mutualistes…). C’est un dispositif original, le grand public n’ayant généralement pas accès aux fonds des investisseurs institutionnels », précise Pierre Taillardat, responsable chez Siparex, la société de capital-investissement aux commandes de ce fonds souverain.

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