Macron envoie son ex-ministre Le Drian au Liban

À l’écart de la vie politique depuis la réélection d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a été nommé par le président « envoyé personnel pour le Liban ». Il se rendra prochainement dans le pays du cèdre afin de « faciliter » une solution « consensuelle et efficace » à la grave impasse politique que traverse le pays, a annoncé l’Élysée ce mercredi.

Politique
Paris VIIIe, le 7 mai 2022
Cérémonie d’investiture du Président Emmanuel Macron au palais de l’Elysée.
Jean-Yves Le Drian
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Photo LP / Fred Dugit

 

Ancien ministre de la Défense de François Hollande (2012-2017), avant de rejoindre Emmanuel Macron pour devenir son homme de confiance au Quai d’Orsay (2017-2022), Jean-Yves Le Drian, 75 ans, avait pris du champ avec le monde politique depuis la dernière élection présidentielle.

Présenté comme un homme doté d’une solide expérience dans « la gestion de crises », l’ex-ministre « envisage de se rendre très rapidement au Liban », a ajouté un conseiller du chef de l’État. Le président lui a demandé « de lui faire rapport rapidement sur la situation ».

Le pays traverse actuellement une double crise économique et politique et n’a pas de chef d’État depuis plus de sept mois en raison des blocages politiques dans ce système aux équilibres complexes. Aucun candidat n’a succédé à Michel Aoun, dont le mandat présidentiel a expiré le 31 octobre. « La situation reste difficile au Liban », avec la nécessité de « sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières », a estimé Jean-Yves Le Drian, rappelant qu’Emmanuel Macron s’était personnellement « beaucoup engagé » sur ce dossier.

Le Parlement convoqué
Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d’élire un président. Mais il est profondément divisé entre le camp du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, qui ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer son candidat, l’ex-ministre Sleiman Frangié, et ses adversaires, notamment des partis chrétiens, également incapables jusqu’ici d’imposer le nom de Michel Moawad. Ce dernier a retiré sa candidature pour soutenir Jihad Azour, un haut responsable du Fonds monétaire international, qui n’est toutefois pas encore formellement candidat.

Selon Paris, il faut d’urgence « réunir une forme de consensus » pour permettre l’élection d’un président et aussi accélérer la mise en œuvre des « réformes nécessaires ». « Puisque le Parlement est convoqué, il faut que cette échéance soit utile », « il ne faut gâcher aucune occasion », a plaidé l’Élysée, relevant l’émergence des deux candidats, Sleiman Frangié et Jihad Azour. « Notre ligne reste la même », à savoir que la sortie de crise « nécessite davantage qu’un accord sur un nom », a ajouté la présidence française.

Le Parisien

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