Vampires

C’est le premier des 38 stratagèmes recensés par Arthur Schopenhauer dans son petit opuscule l’Art d’avoir toujours raison. Exagérer et déformer les arguments de l’adversaire pour mieux les réfuter. Mais il faut toute l’expérience intellectuelle et politique de l’ancien secrétaire général du Conseil consti­tutionnel, le dénommé Jean-Éric Schoettl, pour prolonger la démarche du philosophe allemand dans une tribune de la presse quotidienne intitulée « Quand les insoumis ravivent le mythe du vampire en politique ». À partir d’une intervention de la députée Rachel Keke interpellant vivement la droite sur le pouvoir d’achat, avec une formule empreinte d’une colère légitime, « qui a déjà touché 900 euros par mois ? Pour parler de salaires, vous n’avez rien à faire ici ! », il déroule sa thèse. Pour la gauche, « c’est en pompant la force vitale des dominés que les dominants accèdent au confort et au pouvoir ». Ainsi, « Marx théorise la notion d’exploitation au travers de l’extorsion de la plus-value, version scientifique du vampirisme ». Les vampires n’existent pas, le capitalisme non plus.

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