Aux entraînements, il est souvent sifflet à la bouche en train de donner les directives. Manny Edmonds a entamé le chantier du projet de jeu offensif, il en dévoile les contours.
Nous sommes à six jours du premier match de la saison. D’abord, dans quel état physique sont les troupes ?
Ce matin (hier), ils ont commencé par un “bronco test” (15 allers-retours de différentes distances à vitesse soutenue), donc ils étaient un peu fatigués après ça. Mais on voit avec ce groupe que, petit à petit, il se transforme physiquement et mentalement. Cela s’est vu sur cette séance, où ils ont eu du mal à redémarrer mais ça s’est amélioré ensuite.
Mentalement, vous parlez d’esprit de compétition ?
Je n’étais pas ici avant donc je ne peux parler de l’état mental des joueurs. Mais en tout cas, ce qu’on a vu pendant cette préparation, c’est la réaction mentale quand on demandait des efforts intenses.
Sur le terrain d’entraînement, on a l’impression que c’est vous et Dave Ryan qui prenez les commandes quand Bernard Goutta est en recul. Est-ce votre mode de fonctionnement ?
Bernard a beaucoup de choses à faire en dehors du terrain. Pour le libérer, avec Dave, on prépare au maximum les séances. Mais Bernard intervient bien sûr, notamment sur les attitudes au contact qu’il affectionne particulièrement.
Vous êtes en charge du jeu offensif au SUA. Quelle est votre philosophie dans ce secteur ?
Le but, c’est de créer un système de jeu auquel tout le monde adhère comme il faut pour qu’on trouve des solutions. Je n’ai pas de système propre, il a changé au fil des années. Il faut trouver comment le collectif se met en place non seulement pour avancer mais aussi pour marquer des essais.
Vous avez vu de nombreux matches de la saison passée, qu’avez-vous voulu modifier en particulier ?
J’essaye de mettre en place des choses simples mais efficaces. Avec quelques variations aussi. Le but, c’est qu’on travaille plus les placements pour faire le bon choix ensuite.
On vous voit pointilleux aux entraînements, arrêtant régulièrement le jeu lorsque vous relevez une erreur.
Ça dépend du type de séance que l’on fait. Sur une séance calme, quand je vois quelque chose qui ne me va pas, je reviens dessus. Et quand je vois quelque chose de bien, je le dis aussi ! Mais sur des séances où on demande plus d’intensité, je n’interromps pas le jeu.
Le plan de jeu sera-t-il intégré pour le premier match à Aix ? Ou cela demande-t-il plus de temps ?
C’est toujours compliqué d’être bon dès le début. L’objectif sera, sur les deux amicaux et le premier bloc de cinq matches, de comprendre pourquoi ça a marché et pourquoi ça n’a pas marché. Si on arrive à faire ça, ça veut dire que les placements des joueurs sont en place ou, au contraire, pas en place. Cela déterminera où on peut aller sur le prochain bloc.
Là-dessus, l’équipe réagit-elle bien pour le moment ?
J’ai apporté beaucoup d’informations, Dave aussi et Bernard sur le nouveau système défensif. Il y a beaucoup de nouvelles choses à assimiler. Donc on voit des erreurs, mais on voit aussi que les intentions sont bonnes. On va travailler sur la précision maintenant.
Avez-vous déjà une idée du XV de départ à Aix ou ce seront les amicaux qui vont le décider ?
Ce sont toujours les matches amicaux qui nous aident à dresser cette première composition. Car ce que l’on voit aux entraînements, ce n’est pas tout fait comment les joueurs réagissent sur le terrain. Mettre les joueurs sous pression aux entraînements, c’est important pour voir leurs attitudes. Mais sur ces deux matches, on va voir vraiment qui mérite de jouer à Provence Rugby.