SOM Millau rugby : fin de partie pour le rugbyman Sébastien Abdelkader, installé à Saint-Affrique

Après treize années au SOM rugby, il préfère raccrocher les crampons. Portrait.

Le futur appartient à Sébastien Abdelkader. Après treize saisons au SO Millau rugby, le sportif raccroche les crampons, la tête et les mains pleines de projets.

Le sportif de 35 ans rencontre le ballon ovale à l’âge de 10 ans, après avoir joué quelques années au football, sans grand succès. Il ne le quittera plus. Après s’être formé à Béziers, il rejoint les rangs du club millavois il y a 13 ans.

Double champions d’Afrique

Puis, Sébastien Abdelkader s’engage aux côtés de l’équipe nationale d’Algérie. Partis de rien, ou en tout cas pas grand-chose, la sélection algérienne va se propulser sur le devant de la scène internationale en quelques années, en partie grâce à Sébastien.

Seul “petit” joueur encore amateur après la montée en puissance de l’équipe, il obtient le capitanat et mène son équipe à plusieurs succès, notamment la gloire d’être double champions d’Afrique.

Début juillet, il affronte le Kenya, toujours avec les couleurs de sa sélection, dans un tournoi de qualification pour la Coupe du monde. “Je savais que je voulais arrêter ma carrière rugbystique. Je me suis dit, si tu qualifies l’Algérie pour participer à la Coupe du monde, tu signes une dernière année à Millau”, confie le joueur.

Mais le Kenya l’emporte, et Sébastien Abdelkader décide de mettre un terme à sa carrière, une bonne fois pour toutes.

“Ma vie doit être pimentée”

Installé à Saint-Affrique avec sa famille, ville dont son épouse est originaire, le sportif avait anticipé et entamé les travaux du rez-de-chaussée d’un immeuble place de la mairie à Saint-Affrique.

Son projet voit le jour il y a un an, le 30 juillet 2021, et la brasserie BHV ouvre ses portes. “Cette dernière année a été compliquée à gérer. Je suis un homme qui adore être sur différents fronts en même temps, mais des fois, c’est difficile de tout conjuguer,” reconnaît Sébastien.

“C’est le bon moment pour arrêter le rugby”

Père de trois enfants, à mi-temps chez Enedis et maintenant patron d’une brasserie, ce grand gaillard d’1m91 reconnaît que “c’est le bon moment pour arrêter le rugby.” Ses nombreuses années à jouer au rugby, en club et au niveau international, ont forgé l’homme qu’il est aujourd’hui : il s’adapte à tout, n’a peur de rien et adore relever des défis.

Pour lui, la vie doit être pimentée. Le sport lui a aussi donné des valeurs et une certaine confiance en lui : “le rugby m’a appris à être humble, à échanger et à communiquer avec les gens. Maintenant que je suis patron, ça me sert énormément avec mes employés.”

Je suis heureux, j’en suis là où j’ai toujours voulu être

Pour l’instant, il travaille avec trois salariés, cuisiniers et serveurs. Pour sa reconversion, il avait à cœur de contribuer à l’activité économique locale et participer à la vie saint-affricaine. “Un jour, un couple de personnes âgées, originaire de Saint-Affrique, m’a dit “on n’a jamais vu la place de la mairie aussi vivante que depuis que vous avez ouvert la brasserie”, et pour moi, c’est une victoire.”

Si pour Sébastien Abdelkader, le rugby, c’est fini (ou presque), l’ex joueur millavois hyperactif compte s’inscrire au club de handball du Saint-Affricain et se mettre au tennis. “Je suis heureux, j’en suis là où j’ai toujours voulu être : servir un café, et voir mon fils jouer sur la place.”

Le rugby, c’est pas vraiment fini

Sébastien Abelkader croyait raccrocher les crampons définitivement… Mais ce ne sera peut-être pas le cas. L’entraîneur de l’équipe nationale d’Algérie lui a glissé récemment qu’il serait ravi de continuer à le voir jouer dans leurs rangs.

Une véritable reconnaissance pour le joueur. “Je serai fier de jouer avec la sélection algérienne s’ils ont besoin de moi. Je le ferai pour la nation, pour le pays.”

Leave A Reply

Your email address will not be published.