Virilité, consommation de viande : c’est quoi cette histoire de barbecue qui déchaîne toutes les passions ?

Depuis quelques jours une petite phrase de Sandrine Rousseau déchaîne les passions. Entre débat sur la virilité et réflexions sur la consommation de viande, on vous résume la polémique autour du barbecue. 

Parce que ce sont parfois les plus petites phrases qui font les plus grandes polémiques, Sandrine Rousseau n’a eu que quelques mots à prononcer. Ces mots remontent à samedi 27 août, lors des journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts qui se sont tenues à Grenoble.

Il n’en a pas fallu plus pour déclencher une vive polémique, les uns accusant la députée EELV de sexisme ou d’être à côté de la plaque, les autres abondant en faveur du clivage genré que peut symboliser la viande.

“Stop à la déconstruction de nos hommes”

Dans le camp des premiers, plusieurs personnalités politiques ont accusé Sandrine Rousseau de véhiculer des clichés sur les hommes. C’est le cas de Nadine Morano, ou d’Eric Ciotti, mais aussi de François Jolivet, qui déplore un combat mené “contre la côte de bœuf”. 

Ça suffit d’accuser nos garçons de tout ! Stop à « déconstruction » de nos hommes ! stop aux délires de Rousseau https://t.co/K41hPRoVkw

— Nadine Morano (@nadine__morano) August 27, 2022

En quelques années, nous sommes passés de Simone Veil et son combat pour la légalisation de l’IVG à #SandrineRousseau et son combat contre la côte de bœuf. Cela peut paraître drôle, mais pourtant cela en dit long sur l’affaissement tragique du débat public. #barbecue

— François Jolivet (@FJolivet36) August 29, 2022

“Les femmes mangent deux fois moins de viande rouge”

Dans les rangs des défenseurs de la députée, Clémentine Autain a pris la tête du débat, en expliquant sur le plateau de BFM ce lundi 29 que le rapport à la viande varie selon le sexe, et que la sociologie le démontre. “Les femmes mangent deux fois moins de viande rouge que les hommes. Les personnes décidant de devenir vegan ou végétariennes sont majoritairement des femmes”, a ainsi affirmé la députée insoumise.

La militante féministe Rokhaya Diallo a aussi soutenu Sandrine Rousseau dans ses propos, sur RTL. “On pense à ces publicités sur la viande, notamment sur la viande rouge, qu’on associe à une certaine puissance musculaire qui est encore considérée comme étant masculine”. 

Les propos de Clémentine Autain ont également vivement fait réagir Julien Odoul, député RN, qui lui, écarte tout “virilisme” associé à la viande et évoque “la nature”. 

Bravo @Clem_Autain ! Il existe des différences physiologiques entre les hommes et les femmes. La masse musculaire des hommes les conduit, depuis la nuit des temps, à consommer davantage de viande (protéines) que les femmes. Ce n’est pas du « virilisme » c’est juste la nature ! https://t.co/KH94uDLOG3

— Julien ODOUL (@JulienOdoul) August 29, 2022

Le “porte-monnaie” plutôt que le “slip”

Si Sandrine Rousseau a utilisé l’exemple de l’entrecôte grillée sur un barbecue comme symbole de la virilité, pour Fabien Roussel, le débat sur la viande est ailleurs : “On mange de la viande en fonction de ce qu’on a dans son porte-monnaie, pas de son slip”, a-t-il déclaré sur Europe 1. 

Pouvoir d’achat, virilisme ou représentation sociale, la polémique du barbecue ne laisse en revanche pas de doute sur un point : la rentrée politique a bel et bien commencé. 

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