On a connu Donald Trump plus réactif. Il lui a fallu deux jours pour condamner l’agression au marteau dont a été victime Paul Pelosi, le mari de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants. « Une chose terrible », a lâché l’ancien président dimanche 30 octobre, diluant l’affaire dans une remarque sur la criminalité aux Etats-Unis, qui serait « bien pire que l’Afghanistan ». Ce drame marque pourtant l’irruption de la violence politique dans la campagne des midterms. Elle prolonge la stigmatisation haineuse de l’élue démocrate par la base MAGA (Make America Great Again, le slogan de Donald Trump).
Le silence de l’ancien dirigeant sur l’agression n’a pas été le signe d’un retrait volontaire, avant le scrutin du 8 novembre. Au contraire, Donald Trump a été omniprésent au cours de la campagne et compte encore accélérer, avec quatre réunions publiques à venir. Dans l’Iowa, le 3 novembre, il soutiendra le sénateur Chuck Grassley, 89 ans, rare vétéran du parti trouvant grâce à ses yeux, qui brigue un huitième mandat.
Deux jours plus tard, en Pennsylvanie, il s’exprimera au côté du candidat Mehmet Oz, dans un Etat-clé pour le contrôle du Sénat. Le 6 novembre, il sera à Miami, en Floride, sur les terres de son principal rival potentiel au sein du Parti républicain, le gouverneur Ron DeSantis, qui n’était pas au courant du déplacement. A la veille du scrutin, ce sera l’Ohio, pour la deuxième fois, auprès de J. D. Vance. Aux yeux de l’ex-président, les vainqueurs lui devront tout, les perdants ne l’auront pas assez imité.
Soif de revanche
Depuis septembre, Donald Trump a multiplié ces réunions publiques, qui permettent à chaque fois de susciter des dons chez ses partisans. Certes, il fait monter sur scène les candidats locaux adoubés. Mais le format est toujours un écrin à sa gloire. Il est pensé autour d’une longue intervention qui revisite tous les classiques trumpiens, des allégations mensongères de fraudes électorales en 2020 aux lamentations sur la criminalité débridée et l’invasion migratoire. L’écosystème MAGA continue de prospérer en circuit fermé, avec ses références de plus en plus complotistes, notamment au mouvement extrémiste QAnon.
Selon un décompte du Washington Post, plus d’un candidat républicain sur deux (291 sur 560) engagés dans une élection le 8 novembre a mis en doute ou rejeté le résultat de la dernière présidentielle. Ce qui anime Donald Trump ? La soif de revanche. Le 22 octobre, l’ancien président se trouvait à Robstown, au Texas. « J’ai été candidat deux fois. J’ai gagné deux fois, disait-il en dépit des faits. J’ai fait beaucoup mieux la seconde. Et à présent, pour que notre pays retrouve le succès et redevienne sûr et glorieux, je vais probablement le faire encore une fois. »
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