Vieillissant et affaibli par la crise du Covid, le club de cyclisme de Moissac cesse son activité. Le président Roger Bach revient sur une aventure humaine basée sur la convivialité.
C’est fini. Le club de Cyclo Sport de Moissac n’est plus. Fondé au début des années 80, le club de la cité uvale, hyperactif que ce soit sur route ou en cyclo-cross, arrête son activité. En cause, une conjoncture défavorable et un renouvellement générationnel qui n’est jamais arrivé.
Le Covid est passé par là
« J’ai 75 ans, mes amis du club ont à peu près le même âge, et derrière nous il n’y a personne pour reprendre » explique Roger Bach, président du club depuis 1991. Une décision difficile à prendre, mais rendue inévitable par la pandémie. « Avec le Covid, on n’a pas eu d’activité pendant deux ans. Les sponsors nous ont lâchés, et la mairie a coupé ses subventions. On a passé deux ans au ralenti, sauf pour les frais de fonctionnements », regrette le retraité.
Une situation intenable et une certaine lassitude qui s’était installée. « Je n’ai plus l’âge de gérer ça. Aujourd’hui il faut plus de sécurité. On est sur les routes, vulnérable, et l’on ne sait jamais ce qui peut arriver », confie-t-il. Une organisation difficile, qui était pourtant la spécialité du club moissagais. « On organisait de grandes courses, entre sept et huit chaque année. Il y avait la ronde du Quercy, la seule course sur un circuit de 20 kilomètres dans la région, et la course du 1er mai », raconte Roger Bach.
Ironie de l’histoire, celle organisée le 1er mai dernier, la première après le Covid, est aussi la dernière. Autre curiosité de l’histoire, le président emblématique du club ne s’est jamais démarqué par sa passion débordante pour le cyclisme.
Passion convivialité
« Je n’ai jamais fait de vélo », sourit-il. « J’ai inscrit mon fils au club en 1985. Je le suivais de près et je m’impliquais dans le club. Après avoir organisé les championnats de France en 1991, mon prédécesseur a dit stop, et je me suis retrouvé à la tête d’un club de vélo sans le pratiquer moi-même », relate Roger Bach, amusé. Peu importe le maillot, il trouve à l’époque dans le club moissagais un groupe d’amis avec une même passion. « J’aime organiser. J’ai toujours fait partie du comité des fêtes de mon village » explique le septuagénaire.
« Que ce soit des courses, des repas, des événements, c’est vraiment ce qui m’a toujours motivé. Passer de bons moments avec les gens », raconte-t-il encore. « C’est grâce à cet esprit que j’ai gardé toute mon équipe avec moi. Ceux qui étaient là en 1991 sont toujours là, trente ans après. »
Sans surprise, à l’heure de se remémorer son plus beau souvenir de ces trente dernières années en bord de route, ce n’est ni une victoire en solitaire ni un sprint gagné à la pédale qui lui revient. « Le meilleur moment, c’était toujours l’après course. On payait le repas à toutes les personnes qui avait aidé à l’organisation de près ou de loin. On allait Chez Fredo, une ferme-auberge à Lafrançaise. C’était convivial, joyeux » se remémore-t-il.
À l’heure de tirer sa révérence, Roger Bach tient à remercier « l’UFOLEP 82, les services techniques de la mairie pour l’aide qu’ils nous ont fourni, ainsi que les services de police municipale et de gendarmerie, qui ont sécurisé les courses. »
