Alors que les problèmes énergétiques préoccupent les responsables politiques et les citoyens, une analyse des copropriétés construites par la promotion privée au cours des quarante dernières années montre une diminution constante des surfaces, et des réalisations parfois médiocres sur les plans thermique et acoustique.
Les différentes lois (de Robien, Méhaignerie, Borloo, Duflot, Pinel) et autres dispositifs fiscaux qui se sont succédé depuis près de trente ans ont souvent transformé un appartement en un produit financier (niches ou optimisations fiscales) avec toutes les dérives que l’on connaît : faible qualité du bâti en raison de la recherche d’une rentabilité maximale, petites surfaces habitables, opérations réalisées loin des bassins d’emploi. Les conséquences qui en découlent sont l’étalement urbain et l’augmentation des dépenses de mobilité.
Financement au coup par coup
En France, l’énergie consommée par le bâtiment – dont font partie les copropriétés résidentielles – représente 45 % de l’énergie totale consommée et plus de 25 % des émissions des gaz à effet de serre (GES). Le plan de rénovation thermique du bâtiment présenté par le gouvernement en mars 2013 visait à réduire avant 2020 de 38 % la consommation énergétique des bâtiments , et avait comme objectif de rénover 500 000 logements par an à partir de 2017.
Où en sommes-nous, dix ans plus tard ? Pour les copropriétés résidentielles, très loin des objectifs quantitatifs et, sur le plan qualitatif, souvent très en dessous de ce qui était espéré. Le manque de qualité découle en grande partie d’un financement au coup par coup.
Pour la rénovation énergétique des copropriétés résidentielles, il est nécessaire d’investir davantage dans le « passif », qui est durable, que dans les systèmes « actifs » qui, par définition, sont frappés d’obsolescence.
Mais, et c’est souvent le point faible des projets de rénovation énergétique, il est indispensable, avant la phase opérationnelle d’un tel projet, d’établir un réel « audit global » et non un seul « diagnostic de performance énergétique ».
Des diagnostics non suivis d’effet
La mise en œuvre, pour les copropriétés, d’un projet de plan prévisionnel des travaux, incluant l’audit global, irait dans le bon sens. L’établissement d’un réel audit global avec pré-APS (avant-projet sommaire) est la condition d’une rénovation de qualité, conduite selon les règles de l’art. Il permet, comme l’a dit [en 2020] Denis Dessus, ancien président du conseil national de l’ordre des architectes « de s’engager vers un meilleur confort, auquel sont attachés 80 % des ménages, d’augmenter la valeur patrimoniale du bien et de prémunir les copropriétaires contre les risques d’une rénovation mal pensée ».
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