Le coach montpelliérain dresse son bilan à mi-championnat. Instructif.
Patrice Canayer est parti en congés le cœur léger. Au lendemain d’une défaite (31-30 à Toulouse), certes, mais avec le sentiment du travail accompli. À mi-championnat, le Montpellier handball mène toutes les danses. Premier de Starligue à égalité de points avec le PSG, leader de son groupe en Ligue européenne, qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de France… Jusqu’ici, tout va bien mais pas question pour le coach de s’enflammer.
Si vous deviez noter cette première partie de saison, quelle serait la note attribuée au MHB ?
Je dirai : “Très très belle progression à tous les niveaux, équipe travailleuse, 8 ou 9 sur 10”. Même dans nos défaites, en particulier à Toulouse, tout ce que l’équipe a dégagé jusqu’ici est très positif. Au niveau des résultats, on perd deux matches d’un but sur une demi-saison. On doit être une des équipes avec le meilleur ratio en ce moment en Europe. Jamais nous n’avons été largués.
Si vous deviez ressortir un joueur de ce collectif, quel serait-il ?
Il y a deux catégories de joueurs qui m’ont donné satisfaction : les cadres de l’équipe pour commencer. Aujourd’hui, je ne peux pas tous les citer tant j’ai l’impression de travailler avec un groupe d’adultes avec lequel on peut avancer, construire. On a enfin des joueurs qui se positionnent comme des leaders et qui l’assument sur le terrain ou dans le vestiaire. C’est l’élément clé. Du coup, quand vous avez des cadres sécurisants dans les attitudes, les comportements et le niveau de performances, il est plus facile de faire monter des jeunes. C’est le second groupe. Beaucoup se sont affirmés, osent. Les deux situations sont liées.
Des noms ?
Chez les cadres, le capitaine Valentin Porte. Il a retrouvé son véritable niveau de jeu, de la sérénité. Il se sent enfin accompagné. Chez les jeunes, il y en a deux : Kyllian Villeminot qui fait une année 2022 extraordinaire. Quand tu regardes l’impact qu’il a sur l’équipe, c’est impressionnant. Après, il y a Charles (Bolzinger). C’est une révélation à ce niveau-là.
Selon Valentin Porte, ces résultats seraient le fait de nombreuses discussions à l’intersaison et d’une remise en question de votre management. Vous confirmez ?
En gros, j’ai refait du Canayer. Je suis revenu à des principes de management que je maîtrise mieux. Sur le niveau d’exigence et de travail, je cherchais peut-être trop à m’adapter aux jeunes générations, aux demandes et aux souhaits de tout le monde. En vérité, c’est aux joueurs à s’adapter à mes méthodes. Mais tout ça n’a de sens que si tu es suivi par tes leaders. Dans une équipe cadrée, les récalcitrants sont obligés de se fondre dans le moule. Après, on est quand même mieux armés que ces dernières saisons. L’entraîneur n’est pas un magicien. Tu fais avec les joueurs dont tu disposes.
Il y a aussi moins d’écart peut-être entre les équipes de tête.
C’est ce que j’ai dit aux joueurs après Paris. L’an passé, on fait moins un, cette année, on fait plus un. Ça fait beaucoup de différence mais il n’y a pas non plus une tonne d’écart dans la performance.
Quel a été votre message avant de vous séparer de vos joueurs ?
De ne pas sortir de notre fil conducteur. À savoir humilité, travail et ambition. Sur une demi-saison, nous étions neuvièmes l’été dernier. On est mieux. Mais une demi-saison, ce n’est pas une saison. Humilité, ambition, travail… Il ne s’agit pas de s’entraîner huit heures par jour mais par contre de penser handball huit heures par jour, ça oui.
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