Solide numéro un mondial de la voiture électrique, Tesla s’apprête à battre une nouvelle fois son record de production. Hormis la France, où les immatriculations sur les dix premiers mois de l’année sont en retrait de 10 %, selon AAA Data, alors que le marché du véhicule électrique y progresse de 28,7 %, les résultats sont flatteurs avec des ventes qui dépassent 1,2 million d’unités dans le monde, contre moins de 800 000 en 2021 à la même époque, selon le cabinet Inovev.
Pourtant monte autour de la marque américaine une petite musique discordante. Le constructeur automobile le plus marquant de ces dix dernières années accumule les succès commerciaux, mais collectionne aussi les contrariétés. A commencer par le cours de Bourse, qui a plongé. L’action Tesla a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année, passant de 399 dollars (386 euros) à quelque 185 dollars ces derniers jours. Une glissade qui sanctionne une série de « bad buzz » avec laquelle la marque doit composer.
Tesla, qui semblait passer entre les gouttes de la crise des semi-conducteurs, n’a pu échapper aux rigueurs de la politique zéro Covid imposée par les autorités chinoises, qui a longtemps contraint sa méga-usine de Shanghaï, productrice des Model 3, à tourner au ralenti. Ces mêmes autorités ont imposé, le 25 novembre, le rappel de 80 000 Tesla pour des problèmes liés à la gestion de la batterie et au fonctionnement des ceintures de sécurité. Un épisode de plus dans le flot de critiques qui se sont abattues sur la qualité de fabrication des voitures produites par le constructeur.
Des rappels qui font désordre
Depuis janvier, Tesla a dû procéder à dix-neuf rappels sur ses véhicules. En cause, des dysfonctionnements divers et variés, portant sur la direction assistée ou les feux arrière, ce dernier problème ayant imposé une modification sur 321 000 véhicules. Dans la plupart des cas, il a suffi de procéder à une mise à jour logicielle à distance, mais la récurrence des rappels commence à faire désordre même si la procédure est banale dans le monde automobile et que la plupart des constructeurs ne sont pas en reste. Ces soucis de fiabilité ne bénéficient plus, semble-t-il, de la même mansuétude. Selon l’association de consommateurs américaine Consumer Reports, « la qualité de fabrication continue d’être un problème chez Tesla ».
A cela s’ajoutent les polémiques récurrentes liées au système de « pilote automatique », régulièrement accusé de provoquer des accidents – le dernier a eu lieu mi-novembre en Chine et fait deux morts. Contestés, les choix technologiques du constructeur en matière de conduite autonome lui valent d’être au cœur de multiples enquêtes de l’administration américaine, dont le département de la justice.
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