Branle-bas de combat dans l’école. Le maire d’Ivano-Frankivsk, Ruslan Martsinkiv, est en visite et devrait arriver d’ici quelques minutes. « Gazda », un baraqué à la tête rasée dont le surnom affectueux signifie en ukrainien « hôte de maison », rassemble les soldats éparpillés dans le bâtiment servant de base arrière le long de la ligne de front du Donbass, dans le district de Pokrovsk. L’unité se rassemble en deux files dans une ancienne salle de classe transformée en dortoir. Il y a des lits des camps, des armes et des drapeaux affichés aux murs. Sur l’un d’eux, celui de la 72e brigade mécanisée, un crâne et une inscription : « l’Ukraine, ou la mort ».
Garde-à-vous. Le maire de la grande ville de l’Ouest – 238 000 habitants avant la guerre – fait son entrée avec un petit sourire satisfait. C’est la première fois que Ruslan Martsinkiv visite cette unité essentiellement composée de soldats originaires de sa région. Ni militaires ni même conscrits, ces volontaires, à la base, illustrent leur importance au sein de l’armée ukrainienne. En ce début d’hiver, l’élu ne se présente pas non plus les mains vides : en plus d’apporter un certain soutien moral, lui et son escorte sont venus livrer une voiture et des colis d’aide humanitaire financés par le conseil de la ville d’Ivano-Frankivsk.
Nazariy Kishak, un champion d’arts martiaux devenu commandant adjoint au sein de la 72e brigade, surnommée « Black Zaporozhians », un titre reçu en l’honneur du régiment de cavalerie cosaque du même nom, assure la visite. D’abord le dortoir, puis la cuisine dans laquelle quelques hommes sont aux fourneaux, les douches et, enfin, la salle d’armes. La tournée s’achève sur une cérémonie de remise de médailles. Le commandant appelle les combattants présents, tandis que le maire délivre les décorations de la ville honorant leur courage et leur bravoure. Fierté générale. Un drapeau d’Ivano-Frankivsk est sorti pour l’occasion.
Sans expérience militaire
Repos. Les recrues retournent à leurs activités. Certains se préparent pour une mission et partent rejoindre leurs positions. On partage des cigarettes tandis que Ruslan Martsinkiv savoure un dernier café avant de reprendre la route, vers Bakhmout, pour rendre visite à d’autres soldats originaires d’Ivano-Frankivsk. Depuis que la Russie a déclenché son invasion contre l’Ukraine, dix mois plus tôt, l’édile estime avec fierté à 11 000 le nombre de citoyens originaires de sa région qui se sont engagés dans l’armée ukrainienne. D’ailleurs, ajoute-t-il, « mon frère combat en ce moment même du côté de Bakhmout ».
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