Malgré des progrès, la communauté internationale reste très loin des objectifs de l’accord de Paris et ne parvient toujours pas à tracer un chemin « crédible » pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C – la cible la plus ambitieuse du traité international, destinée à éviter un climat incontrôlé. Les engagements climatiques pris par les Etats mettent au contraire la planète sur une trajectoire de réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle. Et ce, s’ils sont respectés, ce qui n’est pour l’instant pas le cas. Si les pays poursuivent leur politique actuelle, l’élévation de la température pourrait même atteindre 2,8 °C en 2100. Voilà les conclusions alarmantes de deux institutions onusiennes, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques, dans des rapports publiés fin octobre 2022.
« Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale », a réagi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. La planète, qui s’est réchauffée de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle, est déjà confrontée à un cortège meurtrier d’inondations, de canicules, de sécheresses ou de mégafeux qui ont marqué l’année 2022. Les huit dernières années devraient être les plus chaudes jamais enregistrées, selon l’Organisation météorologique mondiale.
« La fenêtre permettant de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C se referme rapidement », a rappelé M. Guterres. « Les gouvernements nationaux doivent renforcer leurs plans climat dès maintenant et les mettre en œuvre au cours des huit prochaines années », a ajouté le patron du Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques, Simon Stiell.
Certains pays ont relevé leur ambition en 2022, comme l’Inde, l’Union européenne, l’Indonésie, le Mexique ou le Vietnam. Mais ils représentent moins de la moitié du G20, responsable de 80 % des émissions mondiales. La Chine n’a pas pris de nouveaux engagements. Surtout, les progrès entraînés par ces nouveaux plans sont « terriblement insuffisants », selon le PNUE, concluant à « une année gâchée ».
Au total, l’ensemble des plans climat des pays signataires de l’accord de Paris permettraient de réduire les émissions de 5 % à 10 % en 2030 comparativement aux projections réalisées à partir des politiques actuelles. Très loin de ce qu’implique l’accord de Paris : il faudrait une baisse de 45 % sur la même période pour ne pas dépasser 1,5 °C de réchauffement, et de 30 % pour rester sous 2 °C – l’autre objectif du traité. Il s’agit donc de multiplier par trois à neuf les efforts.
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