Alors que les syndicats craignaient une baisse sensible de la participation, la nouvelle mobilisation a encore attiré plusieurs milliers de personnes ce samedi, sur la place de la Libération.
« Pour un samedi, c’est énorme ». Éric Cantarutti n’en revient pas. Le secrétaire départemental de la CGT ne s’attendait pas à une telle mobilisation ce samedi 11 février sur la place de la Libération à Auch, quatre jours après une journée d’action réussie dans le chef-lieu (2500 personnes mardi selon la préfecture, 6000 selon la CGT). Ce week-end ensoleillé faisait en effet craindre aux organisations syndicales une très nette baisse d’affluence, au point de les encourager à raccourcir nettement le parcours du cortège. Il n’en a rien été.
Plusieurs milliers de manifestants (3 500 selon la police, entre 4500 et 5000 selon la CGT) ont convergé en fin de matinée vers la haute ville , traditionnellement animée par le marché le samedi. Parmi eux, des fidèles de la première heure, à l’image de Virginie, enseignante au lycée Maréchal Lannes de Lectoure. « Nous suivons la lutte intersyndicale et nous agissons aussi quotidiennement avec des grèves reconductibles. Nous avons mis en place des portraits vieillis autour du lycée, nous tractons énormément. Nous sommes tous concernés par ce qui se passe en tant que maman ou enseignant », livrait-elle.
« Il faut aller jusqu’au bout »
Si la base demeure solide au fil des mobilisations, le succès rencontré ce samedi semblait également tenir au renouvellement du cortège, peuplé de nombreuses personnes non syndiquées et peu coutumières des manifestations, comme Sylvie. Âgée de 52 ans et comptable dans un Ehpad public, elle a fait grève « pour la première fois » mardi dernier et ne compte pas relâcher la pression sur le Gouvernement. « Ça fait deux fois que je me prends le recul de la retraite. J’ai pris de 60 à 62 ans et maintenant de 62 à 64 ans. Je trouve que c’est un peu trop. Je ne suis pas d’accord, je ne souhaite pas partir à 64 ans voire plus tard, donc je manifeste », témoignait-elle au côté de son compagnon Pascal, employé dans le secteur privé.
Malgré leur jeune âge, Maya et Nathan, élèves au lycée polyvalent Le Garros, se sentent eux aussi concernés par le sujet des retraites et sont venus le faire savoir. « Je pense que c’est important que ça se mobilise dans les campagnes aussi, parce qu’on voit souvent ce qui se passe dans les grandes villes et on se dit qu’ici, on n’arrivera jamais à faire bouger les choses. Pour une fois, on arrive à avoir du monde donc on se dit qu’il faut aller jusqu’au bout et que celle-là, il faut qu’on la gagne », lâchait Maya avec enthousiasme.
Un discours conquérant qui laisse entrevoir une nouvelle manifestation d’envergure le jeudi 16 février, l’intersyndicale ayant déjà programmé le rassemblement à 10h30, devant la gare SNCF d’Auch.
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