Il y a un an, le sujet de l’inflation alimentaire commençait à animer les débats. Industriels et distributeurs négociaient alors des hausses de tarif moyennes de l’ordre de 3,5 %. Au fil des mois, le curseur n’a cessé de monter dans les rayons des supermarchés. Aujourd’hui, il pointe à un niveau rarement atteint de 14,5 %. Cette hausse inexorable du prix du panier de courses n’est pas terminée. Loin s’en faut. Mercredi 1er mars, les discussions tarifaires pour l’année 2023 entre fabricants de produits de grande consommation à marque et enseignes se sont achevées, non sans tension. Et les consommateurs vont devoir ouvrir leur porte-monnaie encore plus grand, avec un pic d’inflation attendu ce printemps.
Même si l’heure n’est encore qu’aux premiers sondages « sortie des négociations », chacun livre ses estimations. Les prix payés par les distributeurs aux industriels détenteurs de grandes marques devraient augmenter d’« environ 10 % », affirme Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Un chiffre corroboré par Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaisons des entreprises de consommation (ILEC), qui représente les grands fournisseurs. Il ajoute que la hausse moyenne demandée au début des négociations était comprise entre 14 et 15 %.
Les PME semblent avoir été un peu moins gourmandes. « Nous avions formulé des progressions moyennes de tarifs de 10 à 11 % et nous devrions atteindre les 7 à 8 % », précise Léonard Prunier, président de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF), un organisme qui regroupe les PME fournisseurs de la grande distribution.
Les multinationales dans le viseur
Le contexte inflationniste a accru les tensions lors des discussions commencées au 1er décembre 2022. En particulier entre les multinationales et la grande distribution. Les patrons d’enseigne n’ont pas manqué de livrer en pâture les propositions de tarifs qualifiées d’exagérées voire de « délirantes ». Nestlé, Coca-Cola, Mondelez ou Unilever étaient dans le viseur. Une manière de prendre à partie le consommateur pour le prévenir d’une nouvelle vague d’inflation à venir.
Comme toujours, mais de manière encore plus extrême, tout s’est joué dans les dernières heures avant le couperet final. « La veille, mardi 28 février, 40 % des contrats n’étaient pas signés. Normalement, ce taux est plutôt de 20, voire 25 % », affirme M. Panquiault. Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), également patron d’Haribo, en témoigne : « Mercredi 1er mars à midi, nous avions signé les accords avec deux grands réseaux de distribution sur cinq. »
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