Elections européennes 2024 : « Nous proposons une autre voie pour transformer l’Europe »

Imaginez que vous arrêtiez une personne dans la rue pour lui demander ce qu’elle pense de l’Europe. Au début des années 1950, une fermière âgée a répondu : « Si c’est pour la paix, d’accord. » Soixante ans plus tard, la même question a été posée à une vieille dame ukrainienne. Nous sommes en 2014, pendant les semaines de la « révolution de la dignité » [révolution de Maïdan]. La dame montre fièrement une immense étendue de blé en disant que, grâce à celle-ci, toute l’Europe serait nourrie.

A l’inverse, dans le débat public d’aujourd’hui, l’Europe est souvent associée à de mauvaises nouvelles, à des contradictions ou, au mieux, à de grands problèmes mondiaux à traiter. Secouée par les crises, la société européenne se retrouve divisée. Pourtant, ces dernières années, « l’Europe » a signifié beaucoup de choses : la solidarité lors de la pandémie et des actions coordonnées pour faire face à la guerre et à la crise climatique.

Mais au lieu de discours apaisés, nous voyons un nombre croissant de forces amplifier les divisions, contre l’unité et la solidarité européennes. Le contexte dans lequel se dérouleront les élections européennes dans un an est extrêmement préoccupant. Selon un sondage Eurobaromètre, l’Europe devrait défendre les valeurs de la démocratie, des droits de l’homme et de la liberté d’expression.

Redécouvrir l’esprit originel du projet européen

Depuis la seconde guerre mondiale, ces valeurs, ainsi que la liberté de circulation, le niveau de vie, les échanges culturels, mais aussi les amitiés et l’amour, se sont développés là où les armées combattaient autrefois. Après soixante-dix ans de paix et d’union, de nombreux Européens ont du mal à s’en rendre compte.

Les frontières qui, hier, passaient par Verdun et la Somme, se situent aujourd’hui ailleurs, de Cutro à Kiev, sans oublier les frontières entre les gagnants et les perdants de la mondialisation, de plus en plus marquées par le fossé entre les centres économiques et les périphéries. Les contradictions qui définissent ces nouvelles « frontières » doivent donc être abordées, afin de redécouvrir l’objectif et l’esprit originels du projet européen.

Les sentiments prédominants chez les Européens sont, dans l’ordre, l’incertitude, la frustration, l’impuissance, la colère, la peur, autant de sentiments qui alimentent la division. Cependant, pour plus d’un Européen sur trois, l’espoir fait partie de ces sentiments prédominants. Un espoir actif et déterminé. L’espoir qui pousse tant de personnes, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union européenne (UE), à continuer à se battre pour les valeurs européennes, même au péril de leur vie. L’Europe doit être à la hauteur de cet espoir de liberté.

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