Pour Julien Laïrle, Joël Sclavi est « un joueur extraordinaire »

Samedi dernier, Julien Laïrle et Joël Sclavi se sont croisés au stade d’Anoeta de San Sebastian, où le Stade Rochelais s’est qualifié pour la finale du Top 14 en dominant Bordeaux-Bègles (23-14).« La Rochelle était plus…

Samedi dernier, Julien Laïrle et Joël Sclavi se sont croisés au stade d’Anoeta de San Sebastian, où le Stade Rochelais s’est qualifié pour la finale du Top 14 en dominant Bordeaux-Bègles (23-14). « La Rochelle était plus forte que nous », reconnaît le désormais ancien entraîneur des avants de l’UBB, qui va retrouver Christophe Urios à Clermont.

Entraîneur puis manager du SA XV entre 2013 et 2019, Julien Laïrle a pris le temps cette semaine, entre cartons de déménagement et préparation de la future saison, d’évoquer la trajectoire du pilier argentin du Stade Rochelais qu’il a accueilli à Angoulême à l’été 2017.

Âgé de 23 ans, Joël Sclavi débarquait alors en Charente en provenance de Pau avec qui il avait joué deux matches de Top 14 « dans l’anonymat le plus complet. Une semaine les Palois voulaient nous le prêter, une semaine ils voulaient le lâcher ou le garder, se souvient l’ancien coach angoumoisin. Mais Jo n’était pas décidé à rester sur Pau parce qu’il n’allait pas jouer. Donc c’était une belle opportunité et on doit mettre en avant le travail de Didier (Pitcho), parce que c’est lui qui a réussi à le récupérer. »

« Un poupon qui a besoin de confiance »

Julien Laïrle cerne tout de suite le potentiel du jeune Argentin qui a disputé 39 matches pour le SA XV entre 2017 et 2019 : « On savait qu’il y avait un potentiel énorme parce que c’était déjà le joueur moderne. Porteur de balle, très dynamique, très tonique, très très gros plaqueur. Il avait le potentiel athlétique, le potentiel physique, pour réussir au plus haut niveau mais ses difficultés étaient sur la mêlée fermée. On pensait que ça ferait un très bon gaucher », raconte-t-il en évoquant le souvenir « de ce match contre Biarritz à Chanzy. Il passe à gauche sur la dernière mêlée à cinq mètres de notre ligne à la dernière minute et on gagne le match. »

« Il nous est arrivé de faire des matches avec Léo (Halavatau) à droite et lui à gauche. On avait deux bombes sur le terrain, avec Kevin (Le Guen, talonneur) en plus au milieu », s’amuse le futur Auvergnat, pour qui « la Pro D2 l’a fait énormément progresser sur ce secteur de la mêlée. Et puis le passage derrière en Super 14 avec les Jaguares (Ndlr. Province argentine en 2020 et 2021) l’a fait encore plus évoluer. »

« Après ce n’est pas son secteur de prédilection », mesure Julien Laïrle qui dresse un portrait élogieux de son ancien protégé : « C’est quelqu’un qui se déplace beaucoup, fort sur les impacts et c’est un marqueur d’essais, très efficace proche des lignes (5 essais en Top 14 cette saison, 1 en Champions Cup). »

Tout cela avec un temps de jeu limité, Joël Sclavi étant le plus souvent utilisé par Ronan O’Gara comme « impact player », appelé à succéder en seconde période à Uini Atonio ou Redah Wardi, selon qu’il pousse à droite ou à gauche.

« Quand Jo est sur le banc, tu as vraiment un atout maître pour finir tes matches forts. il apporte vraiment une plus-value avec Georges Colombes ». Les deux hommes seront encore remplaçants, ou plutôt « finisseurs », ce samedi en finale face à Toulouse. Comme en demi-finale face à l’UBB. Comme en finale de la Champions Cup face au Leinster à Dublin, où l’international argentin de 27 ans a enrichi son palmarès d’un second trophée continental.

La marque de son épanouissement. « Il a trouvé un environnement qui lui convient car La Rochelle. Jo c’est un poupon qu’a besoin de confiance, d’avoir une relation proche avec le coach, de se sentir important dans l’équipe », décrypte Julien Laïrle. « Une fois qu’il est comme ça, c’est un joueur extraordinaire. Aujourd’hui, je considère qu’il y en a peu en France capables de développer ses qualités. Il est proche d’un Ben Tameifuna (pilier de l’UBB). »

Conclusion : « Ses qualités de vitesse, ce travail très bas au niveau du sol, et cette pression qu’il est capable de mettre dans les rucks défensifs en font l’un des joueurs les plus complets du championnat à son poste. »

Rémi Bourdeau s’en va, Florent Gibouin arrive

Rémi Bourdeau n’est jamais passé par le SA XV, mais c’est bien au sein de l’école de rugby de la défunte entente SC Angoulême – RC Soyaux que le troisième-ligne du Stade Rochelais de 31 ans, dont les parents vivent toujours à Puymoyen, a fait ses gammes.
Passé par le centre de formation du Racing puis Béziers, Rémi Bourdeau boucle sa cinquième saison au Stade Rochelais avec qui il a donc été deux fois champion d’Europe et dont il a porté 61 fois le maillot en Top 14 avant la finale de ce samedi, et 15 fois en Coupe d’Europe. Il s’est engagé pour deux saisons avec l’Aviron Bayonnais.
Un Charentais quitte La Rochelle, mais un autre y débarque en la personne de Florent Gibouin. L’ancien joueur du SA XV, champion de France de Fédérale 2 en 2014, était déjà passé par le Stade Rochelais comme joueur au cours d’une carrière qui l’a notamment mené à Clermont, Dax ou Marseille.
Aujourd’hui âgé de 37 ans, le frère du capitaine du SA XV Gautier Gibouin intègre le staff rochelais pour faire profiter les effectifs pro et espoirs de ses compétences en matière de musculation et d’haltérophilie. Leur grand-père Michel avait été dirigeant du club, dont leur père François avait porté les couleurs avant de rejoindre Angoulême dans les années 1980.

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