Engluée dans une polémique qui n’a fait que s’aggraver en quelques jours, Amélie Oudéa-Castera peut-elle rester au gouvernement ? A en croire les oppositions, et en premier lieu la gauche, la réponse est non. Lundi 15 janvier, le Parti socialiste (PS), La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) appellent tous à la démission d’Amélie Oudéa-Castera.
En cause : les propos de la ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, lors de son premier déplacement, vendredi 12 janvier, dans un collège des Yvelines, justifiant la scolarisation de ses trois enfants dans le privé par le « paquet d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public.
Au-delà des syndicats enseignants, ulcérés, la ministre fait face à des opposants politiques déterminés à ne pas laisser passer le premier couac du gouvernement de Gabriel Attal. Quitte à relancer les « guerres scolaires » d’antan. Pour la gauche, en effet, l’un des services publics les plus fondamentaux est en danger, et l’affaire a valeur d’exemple, à l’heure où, dans certaines villes, les enfants des élites quittent en masse l’école publique. C’est en tout cas dans cet esprit que le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière argumente pour le départ de la ministre, dans une tribune publiée lundi 15 janvier dans Libération : « La lutte contre [le] séparatisme scolaire ne peut être confiée à une ministre séparatiste. C’est pourquoi, la ministre doit démissionner. »
« Totalement discréditée »
Dimanche, des révélations de Libération ont fragilisé encore davantage Mme Oudéa-Castera, désormais accusée de « mensonge ». Dans un article du quotidien, l’ancienne enseignante du fils aîné de la ministre à l’école Littré, située dans le 6e arrondissement de Paris, assure que ce dernier a été scolarisé seulement six mois dans l’établissement public, en petite section de maternelle, et qu’elle n’a jamais été absente à cette époque. Un témoignage qui a rendu l’ex-ministre des sports un peu plus vulnérable. D’autant que la défense de sa collègue Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, était pour le moins faible, lundi matin : « Je ne sais pas si elle a menti, je dis simplement qu’elle a expliqué pourquoi son fils a été scolarisé dans le privé », a indiqué cette dernière sur France Inter.
A gauche, les appels à sa démission pleuvent. « Il faut partir maintenant, madame », a estimé la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau sur le réseau social X. Tout comme le député LFI de la Somme François Ruffin, pour qui l’affaire relève du mépris de classe. « La ministre a justifié son passe-droit, son choix de l’entre-soi, en inventant un “paquet d’heures perdues” qui n’ont jamais existé. Calomniant l’école publique, ses professeurs, tous ses serviteurs, pas dignes de sa classe, de sa caste », a-t-il dénoncé sur X.
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