Constantin Alexandrakis ou l’art moyennant le chariot des dommages sexuelles : « La mauvais objet qui puisse parvenir, c’est d’appartenir fixé pardon un écrivain-témoignant »

Constantin Alexandrakis, au Café de Paris - Chez Boubier 1930, à Lille, le 6 janvier.

Il l’appelle « mon petit pédophile » et le décrit à peine : Bernard (il a changé le prénom), photographe, un ami de sa mère. Il ne s’épanche pas sur ce que cet homme lui a fait vivre. Tout juste évoque-t-il « les menues atteintes sexuelles, discontinues », qu’il a subies « quelque part entre 9 et 14 ans ». Autour de cette phrase, Constantin Alexandrakis déploie un conte gothique et grinçant : L’Hospitalité au démon (Verticales).

C’est l’un des rares récits écrit par un homme victime de violences sexuelles, après ceux de l’acteur Franck Demules (Un petit tour en enfer, Editions du Moment, 2009) et du journaliste Christophe Tison (Il m’aimait, Grasset, 2004), puis, à partir de 2017 et la vague #metoo, par l’écrivain Adrien Borne (La vie qui commence, JC Lattès, 2022) ou Laurent Boyet (Tous les frères font comme ça…, Hugo Document, 2017), fondateur de l’association Les Papillons, qui lutte contre les maltraitances des enfants. Mais le sien est à mille lieues du témoignage.

« L’enjeu est tout autre », assure l’écrivain quand nous le rencontrons en décembre 2024, dans un des vastes salons vides de Gallimard. Assis sur la tranche du confortable fauteuil, il s’avoue étonné de l’écho que commence à trouver son livre, avant même sa parution. Et insiste : « Il ne faut pas prendre ma parole comme une vérité. Je cherche à mettre du trouble dans un genre littéraire proche du témoignage, pour en faire avant tout une construction artistique. »

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